Sara Tintinger, on est ses plus grands fans, à Bing Bang, depuis près de deux décennies. On vous a souvent parlé de cette créatrice de chapeaux hors normes, moins présente dans sa boutique de la rue d’Assas depuis qu’elle a intégré le staff Dior à Paris. En cette fin d’année 2020, on la retrouve non pas en train de préparer un défilé, mais dans trois ouvrages pas tristes. Notre modeste modiste joue désormais les muses, et ça l’amuse !

Vous aurez peut-être du mal à la reconnaître, mais c’est elle que l’on voit sur le dessin de Didier Bontemps (page suivante), réalisé pour un ouvrage décalé sur le temps des ducs, où elle orchestre un défilé imaginaire dans la salle des festins de leur palais dijonnais, il y a 600 ans (God save the dukes, à paraître chez Z’Est Éditions, cet hiver).
Pour mieux connaître Sara (sans h, elle y tient), on vous conseille l’ouvrage « Entre toutes les femmes », écrit par Marlène Schiappa, paru en octobre chez Grasset. Onze rencontres avec des femmes peu banales, dont une avec Sara, bien sûr, à faire lire à tous les hommes qui ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont de les cotoyer (à commencer par son mari !)
Plus cher, plus chic, l’ouvrage paru ce printemps sur Dior est un hommage à toutes les petites mains, comme elle, qui ont travaillé pour cette célèbre maison. Grâce à Dior, elle a pu voyager partout dans le monde. La voilà aujourd’hui sacrée icône de notre temps par une Marlène Schiappa dont on avait oublié le talent de bloggeuse (c’était avant de la voir devenir ministre).
Se retrouver à la Une d’un magazine affichant en couverture « en vert et contre tout » amuse Sara. La formule, elle l’aurait écrite autrement. Le vert, ça ne lui fait pas peur, elle qui est plutôt rouge, à condition qu’on parle du vert façon Pastoureau, médiéviste spécialiste de la symbolique des couleurs.
Sara n’est pas encartée dans un parti, c’est une femme libre, qui a un don pour nous faire rire. Rien que pour ça, merci Sara, et chapeau, l’artiste !
Entre toutes les femmes, par Marlène Schiappa.

Ed Grasset
Sara T, choisie
"entre toutes les femmes"
Une rencontre exceptionnelle
pour Marlène Schiappa
« On se voit tantôt ». Dès le départ, Sara a détonné dans le petit monde parisien de la mode. Physiquement, certes, mais par son langage aussi. On ne se moquait pourtant pas d’elle, qui débarquait de sa Touraine natale, on riait avec elle. C’est la force de cette fille qui n’aura jamais été à la mode, tout en aidant à la créer, en travaillant de la tête. Marlène Schiappa la décrit avec tendresse et humour, la lecture de son portrait est un régal. Marlène (prénom prédestiné) aime les femmes qui ont une irrépressible envie de vivre hors des carcans, avec Sara, elle a été gâtée. On en apprend de belles, en dévorant ce petit bouquin. Que Sara a commencé au culot (ça on s’en doutait) et dans la paille. Côté chapeau, bien sûr. Qu’elle bosse avec Maria Grazia Chiuri, qui est à l’origine du rajeunissement de la marque Dior. Qu’elle est partie avec elle faire des défilés à Shangai ou à Miami, pendant que son homme gardait leurs deux enfants à Dijon. Qu’elle aime travailler, rue d’Assas, dans son atelier, les matières moins chères pour faire plaisir à sa clientèle, pas forcément fortunée. Continue comme ça, Sara.
Site web : bibibob.fr
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