
Sladana Zivkovic et Benoit Bordat ont quitté le temps d’une photo et d’un dossier « Dijon, ville (ou)verte » leur casquette municipale pour partir avec nous à la conquête du vignoble dijonnais et d’une alimentation saine et locale. En tant que Présidente de l’office de tourisme, la première veut mettre en avant le nombre incroyable d’espaces naturels et de sites remarquables que possède la Ville, un dossier où le vélo doit avoir une place privilégiée. De beaux projets sont en prévision, au départ de la future Cité de la gastronomie, entre autres. Quant à Benoit Bordat, qui nous a souvent guidé vers les chemins des vignes, il se retrouve pour l’heure à s’occuper d’une délégation où l’on retrouve encore quelques combattants encore verts, même si ça devient de plus en plus rare.
Dijon Vignes !
Dijon, au temps des premiers ducs Capétiens, n’était qu’un village vigneron un peu plus gros qu’un autre. Il n’a commencé à prendre la grosse tête qu’avec l’arrivée au pouvoir de Philippe le Hardi, le premier des grands ducs Valois, qui a bouté le gamay hors de ses terres et utilisé le vin d’ici pour l’emporter dans ses bagages lorsqu’il voulait épater la galerie en Flandre ou à Paris.
Les siècles ont passé, et la vigne a disparu du paysage. On peut découvrir ce qui reste du Dijon vigneron en suivant une visite guidée sur les pas des culs bleus. Ce n’est que récemment que la ville a renoué avec la tradition, ne serait-ce que pour mériter pleinement sa consécration par l’Unesco au sein des fameux Climats de Bourgogne.
Après le rachat du domaine de la Cras en 2013, Dijon poursuit sa reconquête. Des plantations de pinot noir, chardonnay ont été faites au printemps 2017 sur une parcelle de 4 ha à la Rente Giron (vers la combe Persil, notre photo)
Les quatre viticulteurs retenus, issus de grands domaines – le domaine Guillon et Fils, de Gevrey-Chambertin ; le domaine Clos Saint-Louis, de Fixin ; le domaine du Vieux Collège à Marsannay-la-Côte ; et le domaine Chantal Lescure, de Nuits-Saint-Georges – se sont engagés dans la voie de pratiques viticoles respectueuses de l’environnement.
La ville s’est engagée de son côté dans la création d’un conservatoire du pinot noir et du chardonnay sur le site de La Cras en 2018. Il va permettre, notamment, d’identifier les plants « sources » à l’origine des vignobles, afin de créer une sorte de « banque génétique » des lignées de vignes en pinot noir et en chardonnay. À moyen terme, cela permettra de définir les plants de vigne les plus adaptés aux changements climatiques.
Ces nouveaux hectares de vignes sur le territoire de la Rente Giron permettront peut-être de candidater prochainement auprès de l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité) pour obtenir une appellation Côte de Dijon.
En tout, ce sont 50 hectares qui auront été replantés en AOC bourgogne depuis 2013 sur Dijon, Talant et Plombières les Dijon