Début 2012
N°49Beaune lui doit cet hiver une expo exceptionnelle, autour de Piero Fornasetti (1913-1988), designer de la fantaisie… Des amateurs venus de toute la France défilent pour découvrir l’univers ludique d’un créateur milanais drôle, provocateur, connu pour son talent de dessinateur et son goût pour les mises en scène d’architectures précises et idéalisées.
Telles ces pièces rares qu’un petit bout de femme obstinée a réussi à obtenir autant pour sa boutique dijonnaise (Epokhé, pour ceux qui ne l’auraient pas reconnue) que pour son expo temporaire beaunoise, qui s’achèvera avec la Saint-Vincent. Ce cabinet arrondi dans le style palladien dans lequel elle s’était réfugié, le temps d’une photo, fait partie des pièces insolites, magiques, qui vous amènent à revisiter l‘histoire de l’art de la péninsule sourire aux lèvres.
Déjà, pour Noël 2008, nous avions essayé de percer le “mystère Fornasetti”, lors d’une mini-exposition autour d’un homme qui a toujours su brouiller les pistes de sa création. Depuis, de nombreux magazines ont rendu populaires les pièces commercialisées aujourd’hui par son fils et reproduisant les oeuvres originales sous forme de plateaux, assiettes, parapluies, traités en troublants trompe-l’oeil.
Ce fils que Marie-Christine Grandperret est allé traquer dans son repaire milanais, parce qu’il ne répondait pas à ses demandes de rendez-vous, et qui a compris, en la voyant à la fois si fragile et si résolue, qu’il n’aurait jamais la paix avant de venir en personne présenter ses oeuvres (lisez plus loin l’article du dossier culturel) sur ses terres à elle.
Un exploit, car les dernières expo consacrées à la maison Fornasetti avaient été produites dans de grandes capitales européennes. Si vous profitez des week-ends de janvier pour aller à Beaune, vous rencontrez certainement cette femme étonnante, qu’on n’aura jamais vu deux fois avec la même tenue et la même coiffure en trente ans (ni avec les mêmes chaussures…) sur Dijon et qui vous contera son coup de folie. Même pas dans le but de vous vendre de grandes pièces, celles-ci ayant été achetées très vite par les collectionneurs, qui ont flairé les bons placements.
Vous pourrez au moins repartir avec une bouteille de Clos des Mouches de la maison Drouhin, dont l’étiquette a été réalisée par Fornasetti junior (même si ce n’est plus un gamin), qui semble avoir beaucoup apprécié la Bourgogne, ces drôles de Bourguignons et leurs coutumes locales.
GB
Jusqu’au 29 janvier, 15 place de la Madeleine, à Beaune. Du jeudi au dimanche, 14h30-19h (et sam matin 10h30-12h30).