49
Magazine Dijon

Début 2012

 N°49
 
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« Comment apprivoiser le Dijonnais... »
par Carla Garfield

le Bourguignon aime le vin. Le sien. C’est bien connu...


carla

Nous avons déjà évoqué longuement les aléas et les affres du nouvel arrivant à Dijon et en Bourgogne, qui doit s’habituer aux habitants et à leurs coutumes étranges. Mais s’il est un point important à aborder, que dis-je, obligatoire pour l’intégration du dit arrivant, c’est celui de la tradition du vin et tout ce qui tourne autour. En fait, pour être claire, si vous ne buvez pas… ça va être difficile. Très.

Vous remarquerez déjà que la cave à vins fait partie de la vie domestique : absolument toutes les maisons, anciennes ou neuves, ont leur cave à vin, qui vous seront fièrement montrées par les propriétaires ou agents immobiliers. Sinon, les caves seront aménagées en conséquence, et s’il n’y en a pas, vous penserez que les caves à vin « électriques » se sont démocratisées. Non, c’est cher et c’est typique de toute région vinicole.
Ensuite, le Bourguignon vous invitera à déguster, fera lui-même quelques trucs dégoûtants avec sa bouche, sortira tout plein de termes techniques et inconnus ou vous demandera brusquement de lui détailler les arômes du vin qu’il vous sert. Ce qui est assez ennuyeux quand vous n’y connaissez rien, mais rassurez-vous, on a souvent la chance du débutant. Ou alors, c’est au fond de nous, on sent vraiment de l’abricot, du gazon ou de la tuile dans le jus de raisin fermenté, ce qui est assez déstabilisant.

En fait, pour le Bourguignon, le seul vin valable est le bourgogne, si possible élevé à moins de cinquante kilomètres de chez lui. Donc, en gros, pour un Dijonnais, vers Beaune, c’est extrêmement limite, et le beaujolais ou le chablis carrément à l’étranger, mais acceptable s’il est proposé hors des frontières cantonales. Donc, surtout, ne commettez pas l’erreur d’amener un bon bordeaux chez les nouveaux amis que vous aurez réussi à vous faire, ça sera très mal pris. Ou alors, vous serez considéré avec pitié et condescendance. Même si c’est très bien – et même obligatoire – d’amener du vin. J’ai déjà amené du cidre, une fois et on m’a parlé pendant des mois du blaireau qui avait amené un truc à base de pommes à cette soirée. Evidemment, je n’ai jamais avoué que c’était moi. Mais j’aime bien ça, moi, et comme ça, j’étais sûre d’en boire. Et encore, je préfère le brut de pommes…

J’ai rencontré l’autre jour un ami, qui me racontait que sa fille allait épouser un Parisien d’origine corse. Le souci qu’il avait, c’est qu’ils étaient allés rencontrer la famille, et que ces gens buvaient à peine ! "Tu te rends compte, on a à peine bu deux verres de vin au repas et ils avaient l’air de trouver ça normal. Quand ils vont venir ici, ça va pas être le même rythme et j’ai un peu peur pour le mariage…" N’allez pas croire que les Bourguignons sont des ivrognes :

ils tiennent extrêmement bien l’alcool et pourraient en remontrer aux loups de mer qui rôdent sur les quais de Lorient ou Douarnenez (j’exclus Brest, là je demande à voir), mais ils ont le vrai goût du vin et ne boivent pas pour s’abrutir. Boire du vin est une joie, une véritable communion, un honneur fait au labeur du vigneron et à sa science. Et un acte patriotique, bien sûr. Avec le ban bourguignon.

Donc, si votre foie est fragile, si vous ne connaissez pas le vin, si le vin ne vous aime pas, il va falloir ruser. Pour ma part, ayant eu une jeunesse abreuvée de mauvais vins - le Breton sait se tenir devant une bouteille, mais pas pour les mêmes raisons qu’un Bourguignon - j’ai développé des techniques de survie. Je goûte juste car, à force, ils m’ont convaincue que c’était bon et j’ai découvert que le très bon vin rouge passait finalement très bien. Les grands crus, surtout, à la limite les 1ers crus. Sinon, je passe discrètement mon verre à mes voisins pour ne vexer personne et me créer des sympathies. Mais surtout, ceux qui savent m’adorent, car je suis bonne fille… c’est moi qui conduit quand on fait la fête et ils n’auront pas à surveiller mon taux d’alcoolémie !


 
 

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