été 2014
N°59Alain Millot
Maire de Dijon
Maire de Dijon depuis que François Rebsamen a été nommé ministre du Travail, tout le monde le connaît, mais personne ne sait vraiment qui se cache derrière le visage souriant de ce maire normal, qui travaille.
il participera aux premières vendanges à la Cras,
petite pause avant d’aborder les dossiers chauds de la rentrée
Au parti socialiste, Alain Millot fait partie des rares hommes de terrain à pouvoir se targuer d’un fort taux de popularité à l’heure actuelle. Et pourtant on ne peut pas le qualifier de "personnalité en vue "même si tout le monde à Dijon et dans l’agglomération sait qu’il est devenu le Numéro 1, sur le plan local. François Rebsamen est évidemment classé hors catégorie, même si les vieux militants tiennent pour acquis le retour de leur champion.
Homme de l’ombre arrivé à la lumière après un temps d’adaptation pas facile à vivre, il n’a rien perdu de sa courtoisie ni de sa disponibilité, entretenue par des années passées à travailler en tant que premier adjoint - et même beaucoup travailler - au service de la communauté. C’est à ce vieux compagnon de route que l’ancien maire avait posé la question, par deux fois, depuis 2001, quant à la possibilité d’assumer un jour la charge de "bourgmestre", pour parler comme nos cousins Belges.
Une situation à laquelle il ne s’attendait pas réellement, même si on lui avait fait comprendre qu’il fallait bien y songer, quelques semaines auparavant. "Maire, impair et passe", avait failli écrire votre journal préféré. Mais pour cet ancien éducateur resté toujours fidèle à ses convictions, la voie était toute tracée.
Ce Bélier n’a pas hésité à foncer, surprenant certains observateurs de la scène politique. Lui qu’on devait pousser naguère pour se mettre en avant sur les photos de groupe (alors que d’autres ne se gênaient pas pour le pousser, lui, afin de poser à côté de "François" !)
a été sur tous les fronts, depuis les élections. Au point que c’est à lui qu’on vient se plaindre de tout ce qui fait le quotidien de la cité...
Disponible, attentif aux autres par nature, Alain Millot est capable de modifier très vite son agenda, et essaye d’être tenu informé d’un maximum de dossiers. Il entend rassurer ses concitoyens en les assurant d’avoir enregistré les messages forts reçus pendant la campagne. Un peu à l’étroit dans son costume, lors des premières photos officielles, il a pris de l’assurance, et on se dit qu’il va peut-être réserver des surprises. Qui sait s’il ne va pas enfin réussir à débloquer certains dossiers coincés pour ménager les susceptibilités des uns ou des autres : rues encombrées de voitures ventouses, terrasses en stand-by, nouveaux sens de circulation, réhabilitation et entretien d’un grand nombre d’immeubles du centre tombés en décrépitude (un de ses grands projets, celui-là !), redémarrage des quartiers avec des commissions du même nom qui aboutiraient enfin à quelque chose de concret...
Après les grands travaux du tram qui ont donné à la ville une nouvelle dimension, après les scandales financiers et gâchis sans nom (même si on pense forcément à certains noms !) de VooTV ou de l’aéroport, il est temps de revenir au quotidien des Dijonnais.
Dijon douce à vivre, on nous l’a promis. Pour que des familles reviennent vivre au centre, pour que les autres ne le quittent pas, c’est maintenant qu’il faut agir. On voudrait être petite souris pour assister aux réunions, tous les premiers mercredis de chaque mois, avec l’ensemble des directeurs et chefs de service de la ville de Dijon. Certains vont devoir prouver qu’ils ont compris que la politique, comme nous le rappelait Alain Millot, c’est "la vie de la cité" au sens propre, pas la course aux honneurs.
À propos de course, la seule que notre maire semble regretter ne pouvoir faire, désormais, serait du genre trekking en Mauritanie ou marche jusqu’à l’épuisement dans les dunes. Au départ de Dole, rigoleront certains. Ben oui, mais c’était déjà comme ça avant, non ? Et l’aéroport de Tavaux n’a pas attendu 2014 pour voir défiler tous ceux qui, de droite comme de gauche, s’évadent un temps de Dijon pour mieux y revenir ensuite.
■ Gérard Bouchu