Décembre 2008
N°37Texte : Gérard Bouchu
Photo : BingBang
Une femme blonde élégante, active de surcroit, arrive, pour se détendre, chez une de ses amies où elle retrouve d’autres amies.
Le plaisir d’être ensemble, autour d’un bon repas, d’un verre, dans un restau branché, avant de parler cadeaux, enfants, maris des unes, amants (des autres), rien de bien nouveau direz-vous… mais ces femmes là ont bien changé. Terminées les réunions Avon ou Tupperware.
Non : aujourd’hui, elles se retrouvent pour tout autre chose, pas pour parler chiffons. La tendance est plus coquine.
Cela ce passe chez l’une ou l’autre, dans un appartement coquet, voir bourgeois, et là, la démonstratrice ne présente plus de petit bol en plastique pour la ménagère de cinquante ans, elle fait voir à ces femmes qu’un chroniqueur à l’ancienne mode qualifierait de toutes émoustillées, les toutes dernières tendance en matière de… sexe toys. Et oui messieurs, ne croyez pas que vos épouses s’ennuient quand vous n’êtes pas là.
C’est quand même mieux que de boursicoter et tout perdre, ou d’aller noyer son chagrin dans l’alcool. Quoique, côté alcool, on ne garantisse pas l’approvisionnement des soirées en eau uniquement !
Fin janvier, Art Danse CDC Dijon Bourgogne organise un festival entré désormais dans la légende du siècle (voir programme sur le site) mais il n’était pas question de passer sous silence l’exposition Dance Is a Weapon (La danse est une arme), hommage non pas à une récente élection présidentielle mais au New Dance Group qui agita l’Amérique entre 1932 et 1955.
Six étudiantes en danse moderne, politiquement engagées, sont à l’origine d’un groupe qui s’attaqua aux problèmes les plus urgents de la Grande Dépression : de la famine à la condition des sans-abri en passant par le chômage et la ségrégation raciale. Et oui, déjà. Loin d’être de simples actrices de l’agitprop, elles étaient en relation directe avec l’intelligentsia de gauche de New-York, partageant les principes artistiques de l’esthétique moderne.
À la fin des années 1930, le groupe s’éloigne de la politique pour se rapprocher de Broadway en 1948. La suite, vous la devinez ? Le contexte américain de la Guerre froide et de la « chasse aux sorcières » qui a pris pour cible les artistes « subversifs » va amener les membres du groupe, danseurs et historiens, à se fondre dans la masse. Cette exposition arrive à point pour faire revivre le passé du collectif et met en avant les liens entre l’histoire de la danse américaine et la politique nationale.
Jusqu’au samedi 3 janvier, Foyer du Grand Théâtre. Du mardi au samedi de 11h à 18h (sf les 24, 25, 31/12 et 1er/01). Entrée libre
Renseignements expo et festival : Art Danse CDC Dijon Bourgogne.
Tél : 03-80-73-97-27. info@art-danse.com www.art-danse.com