Eté 2013
N°55by Gérard Bouchu
Dijon a soif de reconnaissance et faim de nouveautés : vive la cité du vin et de la gastronomie ! Merci à tous ceux qui croient encore en nous. Merci aux Pleurants pour leur tournée triomphale des grands ducs ! Et merci à Philippe, Jean, Charles, Marie et les autres, on ne risque pas de les oublier, cet été...
Les Bourguignons sortent de leur coquille. On est fier, oui, on est fier de notre bonne vieille capitale de la Bourgogne si méconnue, si mal aimée. La future cité, quel que soit son nom, on l’a bien méritée, elle nous revient de droit, tout comme ce palais des Ducs new-âge aussi, qui va réouvrir ses portes le 7 septembre. Dans quelques semaines, en fait.
Pas besoin de « partir » vraiment en vacances d’ici là. On a trop à faire, avec tous ces amis du monde entier qui viennent nous voir, à commencer par les Chinois ! On a tant à leur montrer, à ceux qu’on traitait avant comme des touristes.
À commencer par nos caveaux, maintenant qu’on devient cité du vin et de la gastronomie, et ceux des ducs, tout propres, tout polis.
Drôle, provocateur, j’aurais adoré voir ce slogan affiché un peu partout pour annoncer les festivités qui vont accompagner la réouverture des salles ducales. Mais c’est une autre campagne de pub qui a été retenue. Dommage.
J’espère que ce n’est pas pour faire sérieux et éviter à la candidature des climats à l’Unesco de faire un flop. Faut dire qu’on n’est pas les seuls à courir après la reconnaissance des visiteurs.
Mais bon sang, pour une fois, une toute petite fois, laissez-nous gagner ! Promis, si ça vous fait plaisir, on arrêtera même de faire les guignols en levant les patounes en fin de banquet ou en fin de récital au Zénith. Mais qu’est ce qu’il faut faire pour que vous ne nous preniez plus pour des burnes, comme dirait un frère de maire célèbre ?
Il aurait été à sa place sur ce dessin, lui le sosie de Gabin. Hommage aux Tontons Flingueurs, dans ce numéro, et à la cuisine qu’ils adoraient. Cinquante ans après la sortie de ce film culte, les hommages se multiplient. Un Dijonnais sort un bouquin sur le plat préféré des Tontons (c’est le nom de ses restos... à Paris), des chefs arrivent à point nommé (et à Dijon, surtout) pour nous sortir de la déprime consummériste.
Et Didier Bontemps nous revient avec une BD sur Dijon en Noir et Blanc qu’il a terminée cet hiver, sous la neige et dans le froid, mais qu’il nous offre, en avant-première, avec un dessin inédit de la rue de la Liberté.
C’est vrai qu’elle est belle, la Liberté, cet été. Liberté de circuler, liberté de parler, on en profite, on vous donne la parole. Bing Bang, le mag dont vous étiez les lecteurs, devient le mag dont vous êtes les auteurs. Chaque trimestre, vous nous donnerez de vos nouvelles, vous les écrivains, ou vous nous enverrez des mots doux, d’autres moins, vous qui vous êtes forcés pour nous écrire quelques lignes.
Le monde, la ville changent, nous aussi. En bien, en mal, qui peut le dire, à l’heure où nous écrivons. Quoiqu’il en soit, reconnaissez au moins une chose : pour un mag qui vit de pub, on s’en sort pas si mal, poétiquement parlant. Et comme aurait pu le dire un des personnages de ce dessin, en hommage à Audiard, nous ne poétons jamais plus haut que nos rues. Pas dans le caniveau, ni sur le trottoir puisqu’il n’y en a plus. Sur les pavés, la vigne. Sous les pavés, la page. Fleurs de bitume, voilà ce que nous sommes.