Besançon, sous le soleil, par un matin frisquet. Parking près des Halles du Marché Beaux-Arts, idéal pour se garer. Des halles ouvertes tous les jours, jusqu’à 19 heures, sauf lundi et dimanche après-midi, UN CHOC (comme disent depuis trente ans les journaux à chaque lendemain d’élection quand le FN gagne des points). De la vie, du frais, du local, du bio, du bon, on en reparle dans notre prochain numéro.

Notre mission, quasi impossible : faire un tour de la ville en une journée, pour découvrir ses quartiers, ses artisans, ses bars, ses restos, ses vitrines, en compagnie du directeur de l’office de tourisme, Gilles Dreydemy, et de l’adjoint au maire chargé du commerce, Thierry Morton, aussi en charge du tourisme. Intéressant, doublement intéressant même. Le tourisme a besoin du commerce et vice-versa. À Besançon, on en est conscient.
Une Grand-Rue animée qui ne connait que deux vitrines en berne, on se frotte les yeux. Non, on n’est pas dans « Tintin chez les Soviets », il y a de la vie derrière tout ça. Une vache qui fait la promo du Doubs et un magasin qui est la vitrine des produits du département, sympa (on nous glisse que ce sont des transfuges dijonnais, est-ce seulement possible ?)...
Grosse surprise : un centre commercial tout nouveau, tout beau installé en plein cœur de ville. Les passages Pasteur sont la vitrine commerciale d’un projet urbain vieux déjà d’une décennie. 15 000 mètres carrés dévolus à des marques qui ont quitté la périphérie pour rejoindre le centre-ville, on applaudit. En attendant quand même de voir des indépendants pointer leur nez, des brasseries s’y installer car, pour l’heure, on y passe un peu vite, dans ces jolis passages.
À la sortie, découverte d’un centre-ville bien vivant. Près de 800 enseignes, qu’on retrouve aussi à Dijon, certes (Swarovski, Devred, Kiko, H&M, etc) avec une belle nouveauté : L’Intranquille, une vraie belle librairie qui vient d’ouvrir ses portes et occupe tout l’espace d’un ancien cinéma (ce qui rappellera des souvenirs aux Dijonnais). Michel Mechiet, son concepteur, en est déjà à 60 000 références (bientôt 100 000 !). Un étage complet consacré à la jeunesse, et un café bientôt sous la coupole, pour buller un peu.
Le samedi, tout le centre est réservé aux piétons. Un choix qui attire encore plus de visiteurs venus de Suisse (où les magasins sont fermés).
De quoi inciter certains à tenter l’aventure de concept-stores originaux comme Omnibus (galerie, magasin de vêtements, salon de thé) ou de bars-restos dans l’air du temps (on en parle dans nos pages « A boire et à manger »). Ou encore d’imaginer Utinam, magasin forcément dans l’air du temps, vitrine récente consacrée à l’horlogerie contemporaine, idéalement placée face au musée du Temps, comme il se doit.
Lorsque nous irons faire un tour au marché de Noël, Patrick Bouzat, responsable du service commerce-artisans-services, s’amusera de nous voir nous enthousiasmer pour la chaleur, l’atmosphère, l’authenticité de l’endroit. Lorsqu’on s’étonnera de voir des guirlandes dans les arbres (chose impensable à Dijon, hélas !)
ou des stands de vins chauds, couscous, pizzas animés par des riverains à Battant, à deux pas d’une église, il nous fera comprendre qu’il faut parfois savoir se battre contre les habitudes.
Battant, ancien quartier sinistré, revit aujourd’hui grâce à l’implantation d’artisans, comme le collectif Zone Art animé par Viviane, une ancienne costumière qui a réuni une quinzaine d’artisans d’art dans ce centre ouvert tous les jours pour les fêtes (jeu, ven, sam, sinon). Heureux Bisontins.