Printemps 2018
N°74
Mea maxima culpa : Bourguignon et fier de l’être, j’avoue bien humblement que je n’avais de Vercingétorix, malheureux vaincu de la lutte qui opposa au premier siècle AV-JC la Gaule et César, qu’une connaissance très rudimentaire. C’est cette embarrassante carence que vient combler fort à propos le livre de Jean-Louis Brunaux, sobrement intitulé « Vercingétorix ». Premier point à revoir : l’iconographie. Le jeune héros de la lutte contre le centralisme romain – une mondialisation avant la lettre – ne ressemble en rien à sa statue, qui trône sur le site d’Alésia. La « Gaule » chevelue faisait en effet partie du passé, la mode était au contraire aux cheveux courts et aux tuniques seyantes. Deuxième point : riche Arverne, Vercingétorix avait depuis quelque temps noué des liens d’amitié et d’hospitalité avec César. Ce sont les circonstances qui ont fait se dresser les deux hommes l’un contre l’autre. Troisième point enfin, et non des moindres : les Gaulois de l’époque qui nous intéresse n’avaient aucun rapport avec leurs fougueux ancêtres, amateurs de sacrifices humains qui allaient nus au combat, de véritables barbares en un mot. Bien au contraire, leurs chefs avaient été formés par les druides, des hommes cultivés et savants qui avaient puisé leur sagesse aux meilleures sources grecques, sciences et philosophies mêlées, et qui avaient ainsi fondé une véritable religion d’Etat. Un livre qui vient à point pour enrichir votre bibliothèque et vos connaissances.
« Vercingétorix », de Jean-Louis Brunaux,
Gallimard, 321 pages, 22 €,