Printemps 2013
N°54Après Paris et les Tantes Louise et Marguerite, après Beaune et Loiseau des Vignes, le bouche à oreille annonçait l’ouverture à Dijon d’une nouvelle enseigne dès le premier avril !
Date idéale pour lancer une rumeur, direz-vous. Quoique...
Arriva la troisième étoile en 91, et la consécration... Plus question de faire l’idiot, comme avant. Saulieu était devenue de nouveau une ville-étape incontournable. Les prix, qui s’étaient envolés, avaient accentué la sélection naturelle à l’entrée de la Côte d’Or (l’établissement, pas le département !).
Un bistrot Loiseau, on en rêvait, à l’époque... à Saulieu même. Bernard Loiseau en avait racheté un... pour lancer sa boutique. Pas question de faire comme les confrères, et d’ouvrir une seconde adresse si proche de la première. C’est à Paris qu’il créera trois bistrots, dont deux sont toujours en place, près du pouvoir qu’il aimait tant cotoyer (l’un près de l’Elysée, l’autre près de l’Assemblée Nationale).
Et c’est Beaune que Dominique Loiseau, sa seconde épouse, choisit pour implanter Loiseau des Vignes, à la place de chez Morillon, une opportunité qu’elle n’a jamais regretté, consacrée par une étoile.
Bernard Loiseau n’aimait pas Dijon. Pas plus que ça du moins. Il y venait de temps à autres, pour rencontrer ses copains restaurateurs, puis repartait chez lui, dans le Morvan.
Pas question d’implanter un bistrot ou un resto dans la ville où son copain Billoux s’était installé en 1986.
Dijon était une belle endormie en ce temps-là, et l’heure n’était pas à la multiplication des tables mais à la gastronomie pure et dure. 27 après, la ville a changé. Le mot de gastronomie, qui fatigue toute la profession, y a de nouveau... droit de cité. Mais la bistronomie est devenue une vraie culture, par contre.
« Je viendrai à Dijon seulement quand il y aura une belle opportunité », m’avait confié Dominique Loiseau, à Beaune, il y a quelques années. Il fallait attendre qu’une adresse se libère autour de la place de la Libération. Le départ d’Eric Briones annoncé depuis quelques mois avait fait courir nombre de rumeurs. On parla même d’un nouveau bistrot des Billoux. Un poisson d’avril, celui-là.
Quelque soit le nom du futur resto ou bistrot, on s’intéressera de près à celui qui viendra diriger les cuisines (de poche) d’une adresse qui ne pourrait que renforcer l’offre dijonnaise de qualité du centre ancien.
GB