Début 2012
N°49J’entends - plus que je ne les écoute - les dernières nouvelles de cette mi-décembre perturbée par les vents mauvais de l’économie en relisant ce Bing-Bang clôturant une année 2011 qui ne restera pas dans les mémoires. À la radio comme à la télé, la droite et la gauche ne sont d’accord que sur une chose : produisons français !
Alors là, je dis bravo ! Il était temps qu’on se ressaisisse. Bing Bang, que les Chinois voulaient racheter cet été, restera donc bourguignon. Plus question d’aller l’imprimer en Belgique ou en Espagne, ni même d’aller passer nos vacances ailleurs qu’en Bourgogne (de toutes les façons, je ne vais à l’étranger que pour bosser sur des guides de voyage, ça tombe bien !)
Plus de numéro de fin d’année prônant des achats de jouets ou de produits venant trop souvent de pays où il n’y a même pas de caves ! Dommage pour le vin chaud et les soupes, mais même les Billoux ne font plus dans la soupe populaire, ils en reviennent aux valeurs sûres. Cher escargot de Bourgogne, pardonne-nous d’avoir douté de toi, qui nous reviens aujourd’hui, la corne basse, d’Hongrie ou d’ailleurs… Il faut être fou pour avoir abandonné notre totem dans les opérations de séduction touristique !
Un vieux druide nous l’a confirmé : en période troublée, le Bourguignon se réfugie dans sa coquille. Il y a quelques années, jamais on n’aurait osé vous faire un numéro autour de la Saint-Vincent, de Vincenot, du pot-au-feu et de la tourte bourguignonne. On vieillit, mais ce qui nous console, c’est de retrouver des potes au coin du pot-au-feu, verre à la main, car une Saint-Vincent sans vin, où irait-on ?
Bonne question, tiens, que l’on se doit de poser à l’heure où le TGV vient nous chercher pour nous faire découvrir nos voisins de l’est, où l’avion nous offre des échappées belles. Dijon n’est plus à l’ouest, c’est bon signe… Les Bourguignons aiment le voyage, ne serait-ce que pour avoir le plaisir de rentrer chez soi !
On vous parle de tout ça, dans ce mag’ hivernal à qui il ne manque que le parfum des plats, les rires des convives, les commentaires des rédacteurs pour qu’on en soit quasi fier (d’être Bourguignon, of course). Les fêtes ? On y pense, pas forcément à celles de cette fin d’année, mais à celles du début de la prochaine : Saint-Vincent, Saint-Valentin, on est déjà dans l’ambiance… Ce qui n’empêche pas chacun de nous d’avoir sa propre peur de l’avenir. "Fêtes"… qu’on s’en sorte, c’est ainsi que j’aurais titré ce mag’ si notre bon éditeur n’avait pas eu peur de faire dans le négatif. Comme si c’était mon style .