été 2014
N°59Plutôt réussie, cette fête de la Musique à Dijon ! Du monde, du beau et du moins beau, forcément, et de la musique, de la belle et de la moins belle, forcément aussi. Notre-Dame a failli perdre des gargouilles avec les groupes avinés et excités qui se sont retrouvés sur son parvis, faisant passer les amoureux du jazz, à son chevet, pour de gentils papis-mamies. Tant pis, on assume, c’était chouette, rue de la Chouette.
Coup de chapeau aux restaurateurs et bistrotiers qui ont fait un effort pour animer leur coin de rue, en ce début d’été qui, on l’espère, ne va pas nous jouer des tours, côté météo. Car on a un besoin fou d’être rassuré, en ce mi-temps d’une année difficile où certains attendent les soirs de match pour se défouler sous les étoiles, tandis que d’autres rêvent de guinguette, d’airs de fêtes, de barbecue-party un poil délire.
Numéro LOVE, cool, pour se refaire une santé après un hiver moche, un printemps bousculé et avant une rentrée qu’on nous promet difficile. Le climat politique est tendu, les climats de Bourgogne peinent à se voir élire, et les dernières élections ont laissé un goût amer à certains.
Dans ce numéro, on a choisi de vous remonter le moral, enfin, on va essayer.
Ce n’est pas parce qu’on va fêter bientôt nos 60 piges (les piges, dans le monde de la presse, sont l’équivalent du salaire que les autres touchent, par intermittence ou non !) qu’on a une telle nostalgie des guinguettes et des fêtes à neu-neu d’autrefois.
Regardez les affiches que la municipalité a eu la bonne idée de placer à tous les arrêts de tram ou sur des panneaux qui n’ont rien d’électoraux (quoique... tout est politique, vous me direz !). On vous l’offre ici, en ouverture de mag, car c’est ce qui nous fait rêver le plus : le ciel, le soleil et le Kir (on parle du lac qui fête ses 50 berges !).
Le maire, on vous le présente, car on l’aime bien. Alain Millot a du mérite : il devrait être parti faire du trekking loin d’ici, et le voilà, hasard des choix politiques, à la tête d’une ville qui attend de lui l’apaisement, après des années de travaux et de « remue-méninges » en tous genres. On n’a pas osé vous le montrer avec le costume de super-héros qu’on lui avait inventé, mais il a du pain sur la plancha, cet été, et ses adjoints aussi, qui vont devoir s’activer un peu pour prouver aux Dijonnais qu’ils ont eu raison de croire en eux.
Proximité, écoute, conciliation, on attend avec impatience les premiers résultats. À commencer par la rue elle-même, qui aimerait retrouver ses lampions, ses allures de fête, plutôt que d’afficher cet air trop minéral qui n’amuse plus personne.
Les règles étant faites pour être contournées, on espère bien que la rue de la Liberté va devenir tout bonnement passionnante plutôt que simplement passante, son passage à vide commençant à faire désordre. Ses habitants en parlent comme d’une frontière entre deux mondes dijonnais, hier comme aujourd’hui, rive droite-rive gauche, en somme... la vie reprenant désormais à hauteur du Bareuzai, côté marché, mais aussi place Darcy et au théâtre, à ses deux extrémités.
À défaut d’y mettre de l’eau, comme l’avait envisagé notre Coluche local, on pourrait y mettre des terrasses, des lampions, pour donner de nouvelles couleurs à la nuit dijonnaise. De la street-food de qualité comme ce fut le cas, rue Chaudronnerie, lors de la fête de la Musique, sur fond de techno et de musique du monde, ou un retour aux plats à l’ancienne, sur fond d’accordéon pour faire de nos places de ville désherbées et parfois désertées un petit théâtre vivant, à commencer par celle du Grand-Théâtre, qui pourrait donner le signal du renouveau.
Libérons les places, enlevons les voitures, dépassons les frontières, osons l’impossible... aller en Franche-Comté, tiens, territoire ennemi pendant des siècles, ou presque, si l’on en croit certains qui ne décolèrent pas devant la future Franche-Bourgogne qui se profile à l’horizon. Pax, les amis. PACS aussi, oui, c’était facile. Marions-les, marions-les, puisqu’ils se ressemblent, chantait Julienne Gréco, à propos d’un petit oiseau et d’un poisson qui s’aimaient, eux d’amour tendre, au fond. Il y a une autre chanson de Gréco qui me vient en tête, 14 juillet oblige, pour vous inviter à aller faire la fête au village un peu partout. 14, c’est vrai, ma Juju, c’est fou ce que c’est triste, suivi de 18... Et c’est fou ce que c’est gai, suivi de juillet !
Bonne fin d’été à tous, et revenez vite profiter des festivités avant la rentrée, car le programme s’annonce chargé. Des vendanges pour préparer le Dijon du futur, où chacun pourra cultiver sa vigne comme sa différence, des pique-nique pour profiter du temps qui passe... Être et ne pas avoir d’été, comme disait l’autre, ce serait trop moche.