été 2014
N°59
Cette année, la constellation dijonnaise s’est élargie avec Loiseau des Ducs, 3, rue Vauban, face au palais des Ducs. Cette étoile est une première, non seulement pour Dijon, mais pour le monde, selon moi : c’est la première fois que le guide Michelin confère une étoile à un chef de couleur noire ! Surprenant, non ?
Ah oui, dans ce cas, du moins, le monde évolue dans le bon sens. Un nom comme celui de Loiseau ne suffit pas, quoique certains aient pu penser, pour donner l’étoile. Louis-Philippe Vigilant est un grand chef. Ni sa couleur, ni son origine ne sont en cause, sauf peut-être la bonne éducation et l’encouragement qu’il a reçus de sa mère. Il est passé par de grandes maisons : Château de la Pomarède, Noga Hilton, Le Grand Ecuyer et bien sûr,
4 ans au Relais Bernard Loiseau auprès de Patrick Bertrand qui fête déjà ses 20 ans de 3 étoiles.
C’est dans ce dernier lieu qu’il a aiguisé ses couteaux et ses idées sur son métier… C’est aussi à Saulieu qu’il a rencontré sa compagne et complice, Lucile Darosey, chef pâtissière de Loiseau des Ducs. Ils forment un couple professionnel, sensible et humain.
Un restaurant ne peu pas être doté d’une étoile uniquement à cause de sa cuisine, il faut une équipe en salle digne sans être huppée, attentive sans être envahissante, et élégante, ce qui est le perfectionnement de la courtoisie. Le service en salle, dirigé ici par Frédéric Gille, rend les créations de Louis-Philippe et Lucile encore plus goûteuses parce qu’on est à l’aise dans ce raffinement sans chichi.
Tout de même, je dois admettre que la famille Loiseau y est pour quelque chose. Ils inspirent, encouragent et font confiance à leurs collaborateurs. Dominique Loiseau, ses enfants et toute son équipe de Saulieu sont le noyau d’une tradition française qui va perdurer à cause de leur amour du métier, leur générosité et leur pédagogie.
Je vous suggère vivement de déguster une cuisine élaborée et familiale où le confort et le plaisir des clients sont assurés.
Il y a la Grande Italie et la petite… qui s’était baptisée par les italo-américains il y a plus de cent ans dans le sud de Manhattan entre Canal et Houston, qui sont les “Mean Streets” de Robert de Niro et Martin Scorcese. Les odeurs qui s’envolent de ces ristorante, pâtisseries et boulangeries sont envoutantes. Little Italy, à Dijon, est un fidèle reflet de cette ambiance et de ce goût.
Le dessert phare de toutes les pâtisseries et restaurants de quartier est, sans conteste, le cannoli. Ça veut dire petit tube, du latin “canna”, roseau. Il n’y a pas une pâtisserie italienne à N.Y.C. ou dans le sud de l’Italie qui ne propose ces petits cylindres croustillants fourrés d’une crème de ricotta sucrée avec des pépites de chocolat ou des morceaux de fruits confits. Elle est la friandise idéale pour accompagner un vrai “ristretto”.
Little Italy est le premier restaurant de Dijon à présenter ce délicieux dessert. Leur cannolis sont si bons qu’ils me rappellent bien mon enfance dans les quartiers Italiens de N.Y.C. Le cannoli est le dessert le plus identitaire pour les Italiens et les New-Yorkais comme moi.
Little Italy présente une variété alléchante des bons plats Italiens faits par le chef Sicilien, Vincenzo Lo Guasto et servis par sa femme Mildred (qui vient de Colombie) et Lena (originaire de Côte d’Ivoire). Sa cuisine va bien plus loin que des simples “pizze e pasta”. Ce sont des créations du cœur qui rendent ce restaurant si agréable, sympathique et bon avec un service bien aimable.
Depuis plusieurs années David Julien et sa femme, Ping, présentent une sorte d’ethno-restauration, proposent une carte des cultures avec lesquelles ils ont un lien familial, amical ou professionnel. D’où la naissance de leurs trois enseignes, Xuyi, Bento et le dernier bambino : Little Italy.