
L’horreur… Des eaux d’un étang de Crystal Palace (sud de Londres), les policiers retirent un cadavre à demi congelé, attaché à un fauteuil d’avion. Quelques jours plus tard, nouvelle macabre découverte : le corps d’une jeune femme atrocement défigurée – son visage a été découpé au cutter, et a disparu - est retrouvé dans un hôtel de la côte sud de l’Angleterre. Lynn, jeune web-reporter d’un journal en ligne enquête sur ces actes délirants, en compagnie de son ami Trevor, journaliste « à l’ancienne ». Or, ces crimes atroces – d’autres suivront - obéissent à une logique très spéciale, qu’ils devront découvrir afin de mener à bien leur enquête.
Avec « Tu n’auras pas peur » , Michel Moatti, spécialiste de la violence dans les médias et les réseaux sociaux, nous livre un polar frénétique, structuré en 125 courts chapitres, et qui se lit d’une traite. L’originalité, voilà ce qui assure la réussite de ce roman résolument moderne. L’information, c’est le pouvoir, comme chacun sait. Mais qu’advient-il lorsque la liberté que ce pouvoir engendre ne se soumet à aucune morale ? La Bête est libérée, qui se nourrit de sa propre violence. Ce roman très enlevé traite de ces sujets graves et contemporains avec talent et rigueur.
Tu n’auras pas peur, de Michel Moatti, HC éditions, 474 pages, 19 €.