Décembre 2009 Janvier Février 2010
N°41démasquez les loups
Les loups dijonnais sortent du bois. De sacrés lou-lou, qu’on aime bien. Devinez qui se cache derrière… les loups. Ils font l’actu à leur façon, et on a parlé d’eux. Ne cherchez pas les jeunes loups de la politique, ce sera dans le prochain…
Gérard B., avec la participation d’Emilie C. (pour rester incognito même quand on est connu comme le Loup-Blanc)
Lui, c’est Tanguy. Non pas le pote de Laverdure, à la BA 102, celui qui est toujours chez ses parents, à l’âge du Christ. Bon, c’est pas un saint quand même, même si on le voit toujours avec sa soupe, à Noël, quand d’autres en sont déjà au vin chaud épicé. Il travaille avec ses parents, qui ne lui lâchent pas la grappe, mais il aime ça, au fond. Et il apprend vite. Le fils à papa est devenu grand… Chef !
Dans son décor façon épicerie de Mère-Grand, il a tout du Gabin de la Traversée de Paris : « les cons, je les respire à cent mètres ». Avec lui, on ne sait jamais si c’est du lard ou du cochon. En fait, il ne plaisante jamais avec les produits, qu’il va chercher aux quatre coins de la France. Avec les clients qui veulent lui donner des leçons, par contre, il peut être tranchant. Qui est-il ?
Là, on va vous aider un chouia. C’est pas un homme, même si elle dirige sa boite d’une main de fer. Pas le genre chaperon rouge non plus, le style galette à porter, ça la gave. Elle prend son téléphone et fait livrer. Pas une reine de la nuit, ça l’horripile, sauf s’il y a un scoop ou des gens marrants à voir. Son truc : elle se lève tôt, pour être chez vous, dès 9 heures…
Depuis que je connais ce drôle de loustic, je ne lis plus le Bien Public : il suffit de passer devant chez lui, après dix heures, pour savoir ce qui s’est passé « véritablement » à Dijon. Pas de « quand dit Raton ? », comme dirait un de ses cousins, pas de cancans, mais les nouvelles qui peuvent avoir une incidence sur la cité des ducs. Sa cité à lui, sacré déjà par nous « duc des cités ».
Loufoque, lui ? Rien de plus sérieux que ce garçon qui a envie de faire voir la vie en rose à ses contemporains moroses. Dans son salon-bar-bureau, le soir, il y a des papys-gâteaux comme des jeunes loups-loups ou des louves solitaires, réunis pour boire un verre, rire, discuter. Provoquer pour faire changer le monde ? C’était une autre époque, aujourd’hui les gardiens du square sont plus tolérants. Qui ? Qui ?
L’appétit vient en mangeant, alors ce loup-là croque la vie à pleines dents. Insatiable et impitoyable en affaires, le businessman est un loup pour l’homme. Il est tombé dans le vin en voulant regrouper les achats pour ses deux hôtels, et depuis ce joueur-né ne cesse d’abattre ses cartes. Cartes des vins, précisons : celles des bars comme celles des restos, car nombreuses sont celles qui portent sa griffe.
Quand on l’a vu débarquer dans nos pages, on a craint le pire, à juste titre. On avait hérité du roi des Horripilants. Imaginez un Gaston Lagaffe lâché dans une revue vinicole, accompagné toujours d’une Mademoiselle Jeanne riant de ses bêtises. Il ne respecte rien, même pas le vin bio. Le cadeau qu’il ne faut surtout pas lui acheter : un tour de Segway à Dijon, la dernière fois qu’il a tenté le coup, il s’est vautré en beauté sur les pavés glissants de la place de la Libération. La honte !
« Chez lui, on n’est plus chez nous, mais quelque part entre Las Vegas et Lahore ». T’as raison, ma Brenda. Monte sur la moto, j’ai beau tenir un sacré rhube, je t’emmène boire un verre à Bollywood. Il y a des danseurs et des danseuses qui se trémoussent contre le mur. Quoi ? Parle plus fort, avec la musique. Dans l’assiette, ce sont des samoussa ? Demande à voir le maître des lieux. Non, ne le regarde pas avec ces yeux, il n’a pas de diamant caché dans son turban !
On l’a rencontré un jour à Saint-Martin, prospectant auprès des bijoutiers de l’île… retrouvé au coin d’une rue du vieux Dijon, artisan de sa perte… le voilà lancé aujourd’hui dans une restauration conviviale à prix doux. Un des derniers vrais aventuriers dijonnais, comédien et pro à la fois, qui semble avoir enfin trouvé sa place, à Dijon. Moribond, lui ? Morimont, à la rigueur…
Les loups sont des animaux très sociaux. Ils vivent en meute de 8 à 20 individus. Il existe une hiérarchie entre les loups d’une meute : un seul animal est le chef et tous les autres animaux doivent trinquer. Les loups sont carnivores et oenophiles. Ils chassent en groupe et se retrouvent dans leur tanière après le boulot, et parfois jusqu’à tard, autour d’un bon canon. Sont comme ça les loups, sans complexe. Où ? Où ?
Pour vous guider, sachez que ce n’est pas un chanteur de rock sur le retour, même s’il parle l’américain sans l’accent de Jamait et s’il a passé du temps au piano. C’est lui qui apporte clandestinement des pots de moutarde à la maison Blanche, espérant bien casser la baraque, une seconde fois, cet été, avec un festival révolutionnaire. Who, who ?
Il n’est pas Japonais, même si certains le croient, mais il a passé une partie de sa vie au Japon, et a été un des premiers à oser marier le vin de Bourgogne aux saveurs nipponnes (le seul mariage qui lui ait réussi). Il n’est pas Dijonnais non plus même si on risque de parler beaucoup de lui, cet hiver, dans le petit monde de la restauration locale. Un fonceur, aux nerfs d’acier. BA102 ? Non, BA simplement (c’est un ancien scout).