Par Gérard Bouchu
« Sortez chez vous » : une formule lancée par le Comité Régional du Tourisme pour vous inciter à envisager « l’été d’après » de façon tonique. Et une jolie façon de dire : protégez-vous tout en protégeant la planète. On sort, oui, mais pas n’importe où. En couple, en tribu, entre amis ou en solitaire, le temps d’une échappée belle à vélo.
S’il n’y avait pas eu tant de morts, tant d’angoisses personnelles ou professionnelles, on pourrait se féliciter de cette pause qui aura permis à la planète de souffler un peu. Dans les villes comme dans les campagnes, certains ont vécu deux mois loin du bruit, loin de la pollution. Il y en a certes qui rêvent déjà de s’entasser sur des plages ou dans des discothèques sur ces côtes qui n’auront pas été longtemps préservées.
Le tourisme de masse a fait plus de victimes en 30 ans que le Covid 19. Nombre de « paradis perdus » semblent appartenir plus que jamais du domaine du fantasme. Il en reste pourtant, à deux pas de chez nous, et on les avait un peu oubliés.
Il faudra attendre pour revivre les fêtes de village, les festivals déjantés qu’on vous proposait, chaque année. Mais on va pouvoir réapprendre à aimer un peu, beaucoup, passionnément, ce coin de France qu’on connait peu ou si mal.
Avec les principaux acteurs du tourisme, avec ceux qui innovent et se lancent dans de nouvelles aventures, on vous emmène à la redécouverte de la Bourgogne-Franche-Comté. Une BFC plus proche, au sens affectif aussi, pour cet « été d’après » pas comme les autres.
Après le temps du confinement, voici venu le temps des confidences. Celles qu’on fait à ceux qu’on aime bien, en espérant qu’ils ne les répèteront pas trop : son coin préféré, sa balade, sa ferme, sa cascade, son marché, son resto si vrai, si bon.
On a dressé une sorte de « diagonale du fou » de la BFC, des forêts du Châtillonnais aux lacs du Jura, en passant par des villages, des villes et des lieux qui devraient vous permettre de vous évader, physiquement autant que mentalement.
Une échappée belle estivale à faire selon son rythme et l’humeur du temps. À pied, à vélo, en canoë, à moto, en voiture aussi, bien sûr, puisqu’on va, plus que jamais, emprunter les chemins de traverse. Plus question de stresser ni de courir, sauf pour le plaisir.
Le dessin de Didier Bontemps, en hommage à Franquin et à la BD belge des années 50-60, est une invitation à l’évasion vue par un artiste qui a parcouru des centaines de kilomètres pour garder la forme, en plein confinement, sur son vélo d’appartement.
Le monde autour de nous a changé, mais pas la BFC. Ce qui aurait pu paraître inquiétant, en d’autres temps, devient tout à coup plutôt rassurant. ■ Gérard Bouchu