Début 2012
N°49Cette année, la Saint-Vincent tournante sera exceptionnellement urbaine ! Fait tout nouveau. La Ville, avec Beaune et la Côte, a postulé pour être sur la liste du patrimoine mondial "universel et exceptionnel" de l’Unesco, démarche louable mais ô combien incertaine et longue en tout cas. Il faut mettre tous les atouts de côté pour affirmer que notre bonne vieille ville est une cité vigneronne. Alors on multiplie les expositions dédiées au vin, on communique et on organise moult événements à la gloire de Bacchus. On ne s’en plaindra pas, loin de là.
On comprend que les organisateurs, l’association Saint-Vincent et la confrérie des Chevaliers du Tastevin, se soient méfiés au départ de ce qui pouvait arriver dans une grande ville, et aient voulu limiter au maximum les dégâts : il fallut attendre l’arrivée des premiers froids pour avoir une idée précise d’une fête qu’on nous promet aujourd’hui à la fois populaire, festive mais aussi culturelle en proposant toute une série d’événements (visites thématiques, concerts, théâtre de rue) visant à éclairer le rôle de notre bonne ville de Dijon dans l’Histoire… L’histoire des climats, du moins, qui sont plus que jamais de saison.
Climat. Mot longtemps réservé aux spécialistes du vin, appelé à entrer dans le langage populaire en forçant en peu le passage, tout de même, par la grande porte. Derrière cette fête à la fois chrétienne et païenne (selon les points de vue) que devrait être la prochaine Saint-Vincent, il y a un enjeu terrible : le dossier Unesco ! On ne va pas revenir ici sur une histoire complexe longtemps racontée de façon compliquée par des Bourguignons plus aptes à communiquer par le verre que par le verbe.
L’important, c’est que cet ensemble articulé autour de Dijon soit retenu un jour prochain sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco qui est l’appellation attribuée à des lieux ou des monuments ayant une valeur universelle exceptionnelle, des lieux aussi divers que les pyramides d’Egypte, le Mont Saint-Michel, voire la Basilique et la colline de Vézelay, et l’Abbaye de Fontenay, pour rester dans le domaine bourguignon.
Bon, entre nous soit dit, c’est pas gagné, va falloir se serrer les coudes tout en levant les verres car l’Unesco est très sollicitée à travers le monde, qu’il s’agisse des vieilles pierres, des grands vins ou des côtes pas toujours d’or (on ne parle pas d’argent, ici, quoique… si l’on écoutait les mauvaises langues !)
Il faut juste espérer qu’il y aura dix fois plus de monde encore fin janvier pour cette Saint-Vincent un peu spéciale que pour la marche des climats en avril dernier, qui a rassemblé 4 000 personnes, pas toutes certaines de savoir vraiment où elles mettaient les pieds (Carla Garfield, notre dévouée collaboratrice, se croyait à une gaie pride à la bourguignonne !).
Une marche qui a eu le mérite de témoigner "du fort attachement de nos citoyens à leur territoire, à leur fierté de vivre sur un site qui a su gagner une renommée mondiale tout en préservant son authenticité et son intégrité", pour parler un langage officiel qui a le mérite d’être clair. Même si une balade sur la route des vins, en plein cœur de l’hiver, peut faire moins rêver qu’un vagabondage dans les vignes, au printemps, l’idée de faire la fête, pour la bonne cause, devrait susciter vocations et réflexions.
Tout au bout de l’entonnoir, géographiquement parlant, Dijon entend occuper "une place centrale dans ce dossier. D’abord parce que jusqu’à son industrialisation, la Ville fut une terre de vignoble. Mais surtout, parce que, capitale de la Bourgogne, elle joua un rôle déterminant en matière vitivinicole : ville parlementaire, capitale économique, ville de négoce."
Si le Cellier de Clairvaux ou la statue du Bareuzai témoignent directement de ce lien de la Ville à l’activité vitivinicole, c’est en réalité tout le patrimoine du secteur sauvegardé qui est intimement lié à l’histoire des climats : le Palais des Ducs, qui n’a pas attendu le chanoine Kir pour faire trinquer le monde à la santé des Dijonnais, mais aussi l’église Saint-Philibert, paroisse des vignerons, les "culs bleus", les hôtels particuliers dans lesquels logeaient les parlementaires qui possédaient de la Vigne, mais aussi légiféraient sur le négoce du vin. Ce sont aussi les manuscrits de l’abbaye de Citeaux, conservés à la Bibliothèque municipale, ou encore les nombreux documents historiques (charte, plans, édits) conservés au sein des archives municipales.
La Ville et l’agglomération dijonnaise ont pris le train en route, mais les voilà aujourd’hui dans le wagon de tête. L’enjeu est de taille, faut-il le rappeler, aussi bien sur le plan touristique que patrimonial et culturel. On sait ainsi qu’on peut espérer une hausse de la fréquentation touristique de 30 %, l’inscription au patrimoine vous valant d’être cité dans tous les guides touristiques du monde !
Il doit l’être pour avoir su rassembler, au-delà des clivages politiques, de multiples acteurs dans une même synergie. En participant à la Saint-Vincent des Climats, vous ferez une bonne action, promis. Lisez le programme, faites vos choix, en espérant qu’il y aura suffisamment de bouteilles pour tout le monde (on parle de 10 000 bouteilles). Les derniers détails vous seront communiqués sur le site internet. Alors, qu’importe si vous avez passé un Noël tristounet, vécu une fin d’année morose, commencé la suivante sur une île ou dans un état de déprime avancé : on se retrouve tous pour suivre la 68ème édition de la Saint-Vincent tournante, les 28 et 29 janvier.
La Saint-Vincent Tournante des Climats de Bourgogne s’inscrit, on le rappelle, dans le cadre de la candidature pour l’inscription des climats du vignoble de Bourgogne sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Dans le but de faire découvrir à chaque visiteur l’étendue des Climats de Bourgogne, chacune des régions viticoles de Bourgogne sera mise en avant lors des dégustations qui auront lieu dans chacune des trois villes.
Chaque visiteur pourra se procurer un set de dégustation qui comprendra un verre et un système de pièces de dégustations, sous forme de bracelet qui lui permettra, pour 15 €, de déguster un verre de vin de chacune des sept régions ou appellations suivantes :
Vignoble de Chablis et de l’Yonne
Vignoble de la Côte de Nuits
Vignoble de la Côte de Beaune
Vignoble de la Côte Chalonnaise
Vignoble du Mâconnais
Crémants de Bourgogne
Les appellations Bourgognes, hors Macon (Hautes Côtes et Bourgogne identifié compris)
Le nombre de caisses demandé a été déterminé au prorata de la superficie de l’appellation par rapport à la superficie globale de la région.
Chaque région viticole aura un Caveau ou Pavillon de dégustation dans chacune des trois villes, soit un total de 21 pavillons de dégustation. Ce seront des lieux d’accueil et d’échange entre les vignerons et les visiteurs venus pour découvrir notre région et ses vins.
Les vins de chaque région seront normalement servis par les vignerons et négociants de cette même région. Ils seront assistés dans cette tâche par d’autres bénévoles. Si vous désirez participer activement à cette Saint-Vincent, contactez Arnaud Orsel, le coordinateur, à l’adresse suivante :
info@st-vincent-tournante.com