Avril mai juin 2010
N°42Ni rock, ni baroque, Dijon ? Tout dépend si on prend ça à la lettre. La ville de Rameau n’est pas devenue la dernière escale des vieux rockers sur le retour, mais les rockeurs d’hier sont les décideurs d’aujourd’hui. La ville de Dijon manquerait-elle pourtant de rock & roll attitude ? Bien sûr, il y a les institutionnels culturels et puis, il y a les collectifs artistiques, plus underground, qui battent le rythme de la scène dijonnaise et qui créent l’événement autour du spectacle vivant. Focus sur les stars montantes de la jeune création qui impulsent une énergie rock & roll à la ville. Lydie Reversat
La péniche Cancale serait-elle la digne héritière du Cavern Club de Liverpool qui a fait découvrir les Beatles ? Ce qui est sûr, c’est qu’on y entre et qu’on en sort avec la banane... des Velvet Underground aux lèvres. Ici on mise sur la découverte d’artistes inconnus, peu connus ou reconnus, dans une fusion de styles qui détonne. Comme aux origines du rock, aucune distinction de genres, la programmation est éclectique, portée par un collectif fédérateur à l’exigence artistique.
Sur la péniche Cancale, de la chanson française à des soirées repas autour du monde, tout y passe. On prend l’air du large dans des cales à l’ambiance bistronomique (mot du moment !) et musicale. Avec une petite équipe de permanents, et une floppée de bénévoles, ces enragés tiennent bon la barre et nous convient à de belles navigations musicales. Côté bistrot, la carte est sympathique : le fait maison, les prix mini mini, la Mandubienne ou le jus de rhubarbe rendent les fidèles accros. En prime le sourire de Kiko et de Côme, toujours de mise, malgré le rythme d’enfer qu’ils tiennent derrière le bar.
Côté spectacle, la programmation est ultra riche et signe un bel engagement artistique. « Sous les pavés la plage » ? Pour sûr, un air de Mai 68 souffle les conventions et ravive le feu de la création. Des jeunes bambins aux sexagénaires, toutes les générations se mélangent à la Cancale. C’est aussi ça l’alternatif, la mixité des âges et des genres artistiques. Rythmée par une trilogie rock & roll, la programmation ravit les goûts de chacun : jeudi concert, vendredi Djs et week-ends plus familiaux, entre apéros, théâtre et soirées repas-dégustation. Alors, les mauvaises langues diront que la jauge est trop petite mais c’est ce qui fait son charme aussi : convivialité avec les clients, complicité avec les artistes, proximité avec l’équipe. Avec une politique tarifaire qui défie toute concurrence et une programmation alléchante, difficile de ne pas succomber à la tentation ! La péniche Cancale devient l’acteur culturel incontournable du port du Canal. Un lieu alternatif qui redynamise le quartier et donne une bouffée d’air frais aux résidents dont ils avaient grandement besoin !
Et la grande nouveauté, un Woodstock dijonnais ? Pour inaugurer la terrasse de la péniche Cancale, le festival Prise de CirQ’. Seule contrainte imposée par Benjamin et son équipage : respecter le voisinage. Ouverte jusqu’à 22 heures, la terrasse sera l’occasion de déguster un apéro les pieds dans l’eau sur fond de musique ; avant de poursuivre les festivités dans les cales de la Cancale. A la période estivale, concerts, ciné en plein air, concours de pétanque, parties de foot endiablées seront programmées. Un lieu alternatif loin des sentiers conventionnels, qui annonce un été festif. La coopérative culturelle et solidaire, L’Autre bout du monde, ouvre un nouvel horizon à consommer sans modération... Qu’on se le dise : Tous à l’abordage !
Site de la Péniche cancale : www.penichecancale.com/