Avril mai juin 2010
N°42Gérard Bouchu
(avec le soutien moral et pratique de Patrick Lebas)
Plus besoin d’invoquer les (grands) esprits pour faire tourner les tables ! Jouez plutôt au grand jeu des chaises musicales lancé par les restaurateurs dijonnais, qui ont passé les derniers mois à s’échanger leurs fonds de commerce… façon originale, direz-vous, de le faire marcher. Dijon qui troque son statut de capitale gastronomique pour celui de première ville rock’n roll de France, on croit rêver.
Pas facile de faire un guide touristico-gastro-bistronomique de Dijon aujourd’hui : vous risquez d’avoir la moitié de vos adresses fausses lors de sa parution. Ce n’est pas un mystère, on a failli perdre sur Dijon le chef le plus fou, le plus innovant dans sa catégorie. Ou plutôt hors catégorie : David Zuddas, après avoir connu six mois difficiles suite à la liquidation de « David Events », la société de traiteur qu’il avait créée, a repris goût à la vie et à la restauration. Avec un nouvel associé, cette fois, et un décor amélioré, il se concentre sur son DZ’envies, près du marché.
Par contre, si vous avez hiberné tout l’hiver (veinards), ne comptez pas aller manger un plat griffé Zuddas place de la Lib, au B comme… D’une part parce que ce sont des Bokos griffés par le chef beaunois Laurent Peugeot qui avaient remplacé les siens, et surtout parce que le lieu est déjà en passe de devenir un bistrot d’un tout autre style. Rien à voir avec le salon de thé ouvert un peu plus loin, à deux pas de la brasserie des Ducs. C’est peut-être ici que le jeu des chaises musicales a été lancé sur Dijon, avec des serveurs passant d’un bar à l’autre, ce qui fait que certains sont allés au BHV en croyant être chez le voisin. BHV lui aussi en pleine restructuration interne, soit-dit en passant. Impassibles, les Billoux regardent valser chaises et chefs, tout en préparant (à la place d’Eurocave, qui s’en est allé rue du Transvaal) l’ouverture, d’un petit bistrot de poche qui s’appele tout simplement « A Côté ». Jean-Pierre et Alexis Billoux ont du travail puisqu’ils ouvriront aussi prochainement, à l’étage du restaurant étoilé, quelques chambres d’hôtel.
A propos, rassurez-vous, nos étoilés sont toujours là. On fait toujours chez eux les repas les plus étonnants du moment. Il n’y a que Nicolas Isnard, par contre, pour courir comme un fou après la seconde étoile. Les autres sont plus sereins.
Quoi de neuf sur Dijon ? La place du Bareuzai s’anime au point de concurrencer sérieusement celle de la Lib. On nous promet un café-restaurant-salon de thé en lieu et place du fleuriste (Lasserre)… Créé par une association de restaurateurs dijonnais habitués à créer l’évènement, en surfant sur l’air du temps, ce lieu mode sera ouvert (en juin) sans interruption de 8h à minuit… Tout autour, dans les rues piétonnes, on échaffaude un max, et c’est un bar-lounge de luxe qui devrait voir le jour dans l’un des plus beaux hôtels particuliers de la rue Musette… Si vous vous glissez en face, dans le passage, vous allez découvrir le nouveau visage de La Ruelle : et oui, c’est l’équipe de l’O qui vient de reprendre le resto, tandis que l’ancien patron (alors là, suivez, on vous prévient !), celui-là même qui avait créé La Ruelle 2 à Ahuy, se demande s’il ne va pas créer… La Place, à l’emplacement de l’ancien B comme Bon. Un nom qu’on lui suggère, au passage. Pas contre, c’est la place qui va finir par manquer, si tout le monde veut créer des terrasses, puisqu’on nous annonce, rue Vauban, l’arrivée d’Éric Briones, chef des Trois Ducs, à Daix…
La place Émile Zola n’est pas en reste, Les Moules Zola new look font désormais de l’œil au Sushi King, récemment ouvert. Et l’on peut aller désormais chez Catherine, qui a quitté son bar de la place pour ouvrir, avec son fils en cuisine, Tapaz’In, rue Monge. Idéal pour un plat du jour, le midi, et pour grignoter, le soir, autour du bar.
Voilà, c’est un début, et ça va se poursuivre, avec les travaux du tram, les plus malins prenant les devants. Déjà, la rue Jean-Jacques est en train de changer, les anciens de Keza Jazz ayant ouvert le Bam Jam café à l’angle de la rue Jean-Jacques et de la rue d’Assas.
La suite ? A vous de jouer : les lecteurs qui nous livreront les premiers les prochains scoops auront droit à un repas chez l’un des derniers survivants de la gastronomie locale. Suffit d’envoyer un mail à la rédac, le plus drôle et le plus informatif possible !