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Magazine Dijon

Pintemps 2014

 N°58
 
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04

Culture à vue

Remue-méninges de printemps ! La vi(ll)e culturelle de demain !


Rameau-dijon

Il n’est pas beau, notre théâtre municipal, avec sa place libérée des voitures, sa statue de Rameau débarrassée des fientes de pigeons qui le rendaient tout grisonnant ? Et non, c’est pas forcément un poisson d’avril qu’on vous servirait un peu réchauffé pour annoncer le premier festival gay baroque à Dijon. C’est simplement ce qu’on espère voir bientôt arriver.

Quand Pitoiset et Cyrano pointent leur nez au théâtre municipal !

Difficile de trouver moins glamour au centre ville que ce temple de la culture classique où tant de Dijonnais ont découvert pour la première fois le monde mystérieux de l’opéra, du théâtre, de la danse.
Difficile aussi d’imaginer qu’il a pu coûter si cher en rénovation (ratée complètement côté salle) pour servir si peu. La nouvelle équipe municipale va devoir lui rendre son âme, en lui trouvant un directeur. La création début juillet du « Cyrano de Bergerac » de Dominique Pitoiset est une belle opportunité pour redonner du sens et de la vie au lieu.
Plus question que ce vieux et si charmant théâtre serve de salle de second rang pour les spectacles musicaux qui ne peuvent être créés à l’auditorium. Et le NTB n’a plus eu la possibilité financière de monter ici (ou même au Parvis) de grands classiques dépoussiérés depuis des années.
Dominique Pitoiset, on l’a connu à ses débuts, metteur en scène un poil torturé, quand il rongeait son frein en attendant de quitter le petit monde dijonnais pour se faire une carrière internationale. Il nous est revenu porteur d’espoir, engagé politiquement aux côtés de François Rebsament. Il n’a pas reconnu la ville mais celle-ci lui a prouvé sa reconnaissance, via son vieux pote. On attend plus, maintenant.

Après Wagner, Rameau ! Sacrées soirées, comme dirait l’autre...

Avant de pouvoir succéder un jour prochain à Marseille, en tant que capitale internationale de la culture, Dijon va devoir passer par la case Vigne et Vins. Tous les chemins mènent à la culture. On a déjà un ambassadeur de poids pour la cité de la Gastronomie : Thierry Caens, qui rêve d’ajouter un festival de musique de films à ses nombreux projets (voir pages suivantes). Pour l’heure, il va essayer déjà de rendre Rameau populaire. Après Wagner, ce bon vieux Rameau va paraître d’un gai...
Depuis des années, je partage avec Thierry, outre l’amour des bons produits, un vieux rêve : créer un vrai festival pour Dijon. Autour de la vigne, de la musique, de l’opéra, du cinéma. Ionesco ou Unesco ? Les deux ensembles, ça aurait pu être terrible.
C’est un outsider, Pyrprod, qui a tranché en lançant un festival en juillet qu’on vous présente par ailleurs. On a échappé au pire, avec ce Pyr Festival, nom que j’avais suggéré à Thierry Binoche quand je l’ai vu aller délimiter l’emplacement des tentes qui vont accueillir les futurs festivaliers sur le parking du Zénith. Une idée fameuse, ou du moins fumeuse, qui ne devrait pas coûter beaucoup à la ville, puisque c’est un indépendant qui l’a eue.

Les chemins de la culture ne sont plus impénétrables

J’espère que Christine Martin sera nommée adjointe à la culture car c’est quelqu’un avec qui on a plaisir à parler, voire à s’engueuler quand on n’est pas d’accord. Et ça arrive souvent. Elle sait communiquer, au contraire d’autres qui mériteraient d’être entartrés pour incompétence (dans des domaines pas aussi nobles que l’action culturelle, certes).
Christine est passée du « off » au « in », du militantisme dans les quartiers difficiles à une vision globale d’une ville qui a grandi en essayant de se glisser dans des habits de capitale de la culture. Elle a envie de créer des circuits nouveaux autour de l’art contemporain, permettant une découverte de la ville actuelle, dans ses nouvelles dimensions. Avec des arrêts dans des ateliers d’artistes, dans des cafés-galeries, dans des lieux chargés d’histoire qui mériteraient d’être dépoussiérés : une salle de Flore servant à un bal des temps modernes, un foyer du Grand Théâtre ouvert aux mutants de la culture...
Deux petites lettres porteuses d’espoir, MU, ça aurait été un joli symbole pour le nouveau festival qui nous arrive ce printemps, puisque ce sont deux festivals qui se regroupent pour ne faire qu’un. MV, il s’appellera, en fait. Meuhhh... Pas de quoi gémir parce que Dijon a troqué l’Abreuvoir dont certains rêvaient pour une Minoterie que les gosses se sont déjà appropriés, à deux pas du canal.

Vi(ll)e culturelle : changements à vue ou à vie ?

C’est avec une certaine légèreté qu’on peut parler de culture, aujourd’hui, car l’époque n’est plus aux charges lourdes, à tous les sens. Que fera le futur directeur de l’Auditorium le jour où Laurent Joyeux aura enfin trouvé ailleurs un lieu et un poste à la hauteur de ses ambitions ?
Il n’y a pas que les allumés de Fakir pour rêver d’un auditorium qui s’envolerait, libérant des créations un peu folles, des œuvres ressuscitées d’entre les morts ?
Le théâtre nouveau n’est pas encore arrivé qu’on rêve déjà de ces nouvelles soirées en ville qui pourront apporter le spectacle aussi bien dans les salles du musée, ou dans sa cour, voire même sa cafeteria new look. Dommage qu’Alex Miles, notre chauve préféré, n’ait pas réussi à faire perdurer son festival 4-14 autour des halles ! On attend avec impatience les nouvelles Soirées de l’Ambassadeur Thierry Caens qui devraient s’y dérouler, cet été.
Entre-temps on devrait avoir d’autres occasions pour faire de belles rencontres, autour du livre déjà, si le festival Clameurs 2014 n’est plus à hurler, comme le précédent. À quand un festival du polar à Dijon ? Pierre Arditi pourra alors venir tourner un futur épisode du Sang de la Vigne, la série plébiscitée par les spectateurs de France 3, et que la région Bourgogne soutient désormais. Reste à espérer un scénario à la hauteur, où le coupable ne finirait pas entre deux tranches de pain d’épices ou au fond d’une cuve à moutarde !


 
 

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