Hiver 2016/2017
N°69Par Gérard Bouchu
Un numéro « Hors Pistes » pour un hiver que certains nous ont promis le plus froid du siècle, rien que pour nous mettre le moral lui aussi à zéro.
Comme ce magazine, que vous tenez peut-être dans vos mains gelées, sort non seulement à Dijon, mais aussi à Besançon et Beaune, on s’est mis à délirer. Et à rêver devant des images de la capitale des Ducs de Bourgogne transformée en station de ski, avec des terrasses chauffées pour avaler huîtres ou escargots.
Notre équipe bisontine (Carine et ses copains photographes et restaurateurs) a joué le jeu, autour d’une fondue, forcément. Pour ceux d’entre vous qui oseraient affronter les températures glacières, on a poussé jusqu’à Métabief et aux Rousses, sur les pas de Paul-Émile Victor.
Pour Beaune, qui reste bien au chaud enserrée dans ses remparts, on a pris comme guide le sommelier du groupe Loiseau. La ville reste douce à parcourir, même quand la bise s’en mêle. Beaune, c’est un peu notre village alsacien de la route des vins, avec ses lieux, ses personnages, ses restos attachants. Pas de visite de cave dans ce numéro, c’est pas trop notre style. Même quand on a la chance de rencontrer l’homme qui a 15000 bouteilles dans sa cave mais boit de l’eau à table, quand il vous invite. N’empêche, un nez du vin qui cogne, ça surprend.
Moins que le maire de Dijon, qu’on a été ravi de retrouver pour la sortie du premier tome d’une série noire sur la vie politique française. Les personnages sont en place, les gentils comme les méchants, il y a déjà des blessés, et même quelques morts pour la France. Une « murder-party » à l’Élysée, on en rêvait. on attend le tome 2 (après les élections) avec impatience.
Du coup, notre mégalo maison ne rêve plus que de devenir le « Donald Duc » local, mais dans notre canard, on laisse la polémique de côté. On est bon joueur. Comme vous qui passez votre temps, après avoir succombé cet été à la folie Pokemon, à jouer aux « Escape games » et à d’autres jeux bizarres.
On préfère vous voir jouer en famille, entre amis, vous retrouver autour d’une gaufre, d’une crêpe, d’une flammeküche ou d’un vin chaud, plutôt que de vous entendre ruminer contre ceux qui ne font rien pour changer nos villes et nos vies.
Il y a une expo au musée des Beaux-Arts de Dole à ne pas manquer, organisée en partenariat avec les deux FRAC sur un thème de circonstance : « Le futur doit être dangereux ». Arrêtez-vous à Dole, sur la route des stations, si vous partez de Dijon ou Beaune, ou celle des sorties dans la capitale (hum !), si vous venez de Besançon.
Et faites nous des photos de tous les lieux insolites, chaleureux, originaux que vous trouverez, d’ici mars, on les passera.
En 1947, un certain Jacques Tati tournait dans un petit village du sud Berry un film qui allait donner au monde entier une image de la France réconciliée au sortir de la guerre : « Jour de Fête ». Des lampions, de l’humour, des vraies gens, on en aura bien besoin, dans les mois à venir.