Mars 2009
N°38Texte : Léo Brion
Photo : DR
« Pirates ! » elles ne croient pas si bien dire les mères Denis de la pub Tipiak. Car, nous sommes tous dorénavant considérés comme de potentiels pirates informatiques, comme ces hackers célèbres que l’on affuble dans les JT de 20 heures. A midi, la ménagère, elle aime pas qu’on lui parle d’informatique, ça va pas avec les saucisses lentilles.
Toujours est-il que c’est la solution adoptée par le gouvernement pour lutter contre le téléchargement illégal. Et nous sommes 37% d’internautes concernés par cette loi. Cela représente un milliard de fichiers téléchargés frauduleusement en une année en France – dont 700.000 rien pour Les Ch’tis –, qui échappent aux majors, qu’ils soient du disque ou du cinéma.
Avec cette idée lumineuse, l’Etat tente l’intox : nous faire croire qu’il pourra nous avertir, et, au pire, nous couper la connexion avec notre FAI. Difficile techniquement, cette mesure, a selon la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, eu le mérite ailleurs de baisser la cyber criminalité. Heureusement, cette menace n’aurait très peu de chances d’aboutir, ni de refroidir les ardeurs des fraudeurs.
Certains prétendent qu’il est surtout question de donner un petit coup de main aux plateformes légales, et donc payantes comme iTunes, premier disquaire en France. Pour faire le gendarme, le gouvernement a créé l’Hadopi, la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet. La centième haute autorité dans le pays. E-mails, courriers recommandés avant la sanction : priver d’internet pendant un mois à un an ou black listé si récidive. Le gendarme se met en faction. Attention, ça va drôlement barder.