Mandubien insubmersible, Semurois immarcescible, Bourguignon sidéral (plus encore que le bœuf), Morvandiau d’ascendance, Chenevelier de naissance, Pollien d’adoption, bibliothécaire de profession (parce qu’il faut bien gagner sa croûte), accablé de diplômes, éditeur par association, écrivain par vocation, génie par distraction, fluet de corps, tordu de vis, creux de poitrine, délié d’esprit, azuré de regard, plié de museau, élancé du menton, livide d’épiderme, ivoirin d’ossature, denté de mâchoires, bipède tout autant que bimane, doigté des mains, orteillé des petons, amputé d’appendice, hydrophobe intraitable, soûlographe passionné, souvent la pipe au bec, le sourire aux lèvres, le galurin posé sur la caboche, vêtu de noir comme l’exige l’étiquette de la cour de Bourgogne, chaussé de cuir, rarement très éloigné d’une bonne bouteille (de bourgogne, ça va de soi), derviche tourneur des dessous de table, grand écorcheur de renards, zélé partisan de Charles le Téméraire, conservateur de titre, restaurateur de duché, lôneur aux pieds légers, danseur gracile aux pattes frêles, orant statique aux mains soudées, galant homme à l’œil cligné, point trop gêné par la morale, pas trop encombré de sens civique, à l’abri du surmenage, ennemi de la mesquinerie, pourfendeur de la modération, mystique (par fanatisme), fanatique (par mysticisme), tel suis-je et autre ne veux être, Germain ai pour prénom, Arfeux pour patronyme, mais je suis avant tout, cher lecteur, votre humble (et très immodeste) serviteur.
À lire :
"Carnets de route en Auxois" de Germain Arfeux