Voilà que le directeur de Bing Bang se prend pour Roberto Benigni. Et qu’il nous demande de la jouer méthode Coué. On l’aime bien le directeur, il est plutôt gentil avec nous, alors on essaie de lui faire plaisir. Mais sa requête fait naître une certaine gêne. Car il a raison le bougre. Aujourd’hui, on en est à se mettre des coups de pieds aux fesses pour se convaincre que la vie est belle.
Il y a quelque chose d’affolant. C’est vrai que les « C’était mieux avant » et autre « Aujourd’hui, c’est plus pareil » commencent à être sérieusement rasoirs. Notre bon Français moyen est en train de perdre son pouvoir d’achat. La crise mondiale nous empêche de ceci ou de cela. Et alors ?
En 1929, ils l’ont pris en pleine gueule aussi, non ? La réflexion de Michel Blanc est la meilleure que j’ai entendue depuis longtemps. Malheureusement, on laisse rarement ce genre d’analyses rentrer dans un JT de 13 ou de 20 heures. Il nous appelait à ne plus vivre dans le passé, même si c’est effectivement plus rassurant que de se pencher vers l’avenir. Pour étayer sa thèse, l’ex Bronzé vous pose la question : seriez-vous prêt à retourner dans le passé ? Et quand ? Dans les années 30 ? Non, rappelez-vous il y a eu ce krach en 1929. Les années 40 ? Pour info, il y a eu une petite guerre. Les années 50 éventuellement si l’on est un homme jeune blanc et pas malade.
Ah les années 60, cool, Woodstock, Mai 68, les Stones et… l’Algérie, l’assassinat de Kennedy, les semaines à l’usine sans les 35 heures ni les congés payés. 70 ? Très bon courant musical s’il en est. Pour le reste, c’est le Vietnam, les deux chocs pétroliers. Les années 1980, le top : la disco est en train de mourir pour laisser la place au new age et au sida, Tchernobyl, les années Mitterrand. Tous les chefs d’entreprise qui ont connu cette époque vous parleront de cette période de récession. Bon, nous voilà déjà dans les années 90 et son lot de mauvaises nouvelles en pagaille, la Tchétchénie et toutes ces guerres civiles en Europe et en Afrique, même le climat s’y met. Bon alors on fait quoi ?
On se lamente sur notre triste sort ? Il faut dire qu’on n’est pas aidé par la presse qui se complait dans la crise. C’est certainement une faiblesse intellectuelle des rédactions qui, quand elles ne se copient pas, se lamentent. Moralité : l’herbe a toujours été plus verte avant. Bon d’accord. Alors, à moins d’avoir un pote qui s’appelle H.G. Wells, le mieux, c’est de faire comme notre directeur préféré, c’est de se mettre un bon coup pied aux fesses (je sais c’est dur, faut être agile) et de regarder un peu plus vers l’avenir. On est passé à travers la peste et le choléra, le bugg de l’an 2000 et les années Bush, le pire est sans doute derrière nous.
