36
Magazine Dijon

Octobre 2008

 N°36
 
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02

Texte : Gérard Bouchu
Photo : BingBang

Peur de l’an 2010 ? Nous, jamais !

toiletteOn a connu (façon de parler) la grande peur de l’an 1000, on n’était pas vraiment rassuré en l’an 2000 (rappelez-vous le bugg !). 10 ans après, on ne va pas remettre ça… Dijon bouge (le monde aussi, d’accord) et on n’a pas envie, ici, de rejoindre les rangs de ceux qui prédisent le pire pour les mois à venir. Présomptueux ? Peut-être. Plutôt que de faire des cauchemars, rêvons un peu, dans ces pages.


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Peur de l’an 2010, nous ? Jamais, foi de Bourguignons… Peur de l’avenir ? Ah non ! Tout comme les Marseillais voient rouge lorsqu’on leur parle avec l’accent de Pagnol, ne revenons plus sur notre allure d’escargot, sauf pour passer à la vitesse supérieure. Ou alors, prenons un escargot en folie comme symbole, car on a heureusement quelques valeurs à sauvegarder. Le monde autour de nous change, vit ses propres mutations. À nous de les accompagner, faute de pouvoir les devancer. Rester en vie, et en ville : un double combat désormais !

La politique de l’édredon

Un palais des Ducs enrobé à la mode classique, qui devrait ouvrir ses fenêtres en 2010 sur une cour rassurée, un centre de la Toison d’Or aux allures de pare-choc de voiture américaine, auréolé de jardins, de maisonnettes à ne plus savoir qu’en faire. Dijon a l’art de la transformation en douceur, depuis toujours. Rappelez-vous : quand le projet de la Toison d’Or a émergé, d’aucuns prédisaient la mort du centre. Dijon se voyait déjà décimée, ruinée par le départ des espèces sonnantes et trébuchantes vers « des zones émergentes ». Et finalement la Toison d’Or est devenue partie intégrante de Dijon, tant et si bien que la ville s’est développée autour.
Qui parle de voiture ? Et le tramway, alors ? Notre cité magicienne l’assimilera comme le reste et en tirera « la substantifique moëlle », on vous le prédit… Il faudra laisser sa voiture, circuler à pied ? Et alors : marchez, pédalez, c’est bon pour la santé et de toute façon, il faudra vous y faire pour rester en vie. Ou du moins pour que nous ayons une petite chance d’avoir une planète encore en état pour les enfants du XXIème siècle. Il est grand temps et la ville n’en sera que plus belle.
Parler du centre ancien, c’est valable surtout pour les guides touristiques. Parlons plutôt d’un recentrage ou plutôt d’une dynamisation de tout ce triangle entre la place Darcy, la place Saint-Bernard et la place Grangier, livré pour le moment aux activités tertiaires. Rien à voir avec un « triangle des Bermudes » comme on en trouve à Vienne ou dans de nombreuses capitales : on ne risque pas pour l’instant de s’ennivrer. Rien de très folichon entre ces rues du Temple et du Château. Mais il y a fort à parier que le passage du tramway les « boostera » !

Un rêve en marche

La Poste transformée, comme en d’autres villes, en une structure capable d’accueillir aussi bien des magasins dans l’esprit du temps qu’une FNAC enfin dans un cadre à sa hauteur, et c’est toute la vision de la ville qui changerait, d’un coup. On imagine la tête de certains commerçants ou prestataires de service obligés à ne plus fermer entre midi et deux parce qu’ils verraient enfin passer du monde, aux heures de pointe…

Le tramway, comme à Montpellier, Bordeaux ou Strasbourg, va redonner une fluidité, un sens à la ville ancienne. Entraînant aussi une extension des zones piétonnes : il est temps là aussi. Pointez votre nez ailleurs : Montpellier, Rennes, Bordeaux, Nancy, Metz, Strasbourg, Besançon, Dole, Châlon… Ne serions-nous pas retardataires ? Pour les descendants de ceux qui faillirent être les maîtres de l’Europe avant l’heure au temps des Grands Ducs, ce n’est pas très glorieux… Imaginez déjà la place du palais de Justice, les alentours du square des Ducs, la rue Verrerie, entièrement piétonne, la place des halles Champeaux enfin débarrassée des voitures.

Rêvons d’une ville à la fois ancienne et nouvelle. Une ville où l’amour propre aurait triomphé : un jour, peut-être, serons-nous débarrassés non seulement des déchets déposés par les deux et quatre pattes, ici et là, mais même de ces bacs fixes et de ces conteneurs, réceptacles à ordures qui traînent, niches à microbes et virus qui feraient les délices d’un pathologiste ! Rêvons, je vous dis… pour mieux être en forme au réveil ! Car il y aura à faire, dans deux ans…

Quand la Bourgogne s’éveillera..

En fait, c’est toute la Bourgogne qui devrait s’éveiller en 2010 : Cluny, Cormatin, Alésia… On en reparlera au fil des mois, bien sûr. Et au gré des balades, comme celle que nous vous invitons à faire dans nos pages. La crise aidant, plutôt que de partir au loin dépenser de l’essence, c’est à nos voisins de Bourgogne du sud comme de l’est qu’il faut nous préparer à aller rendre visite. Il n’y a que les politiques, paniqués, pour oser tirer un trait sur ce qui fait la force de la Bourgogne du sud, par exemple. Dijon a entrepris des transformations indispensables qui vont faire grincer des dents. Le musée de Dijon devrait ouvrir un œil, sinon une fenêtre. Surprise, pour les premiers visiteurs de la future galerie de Bellegarde. Ils n’auront plus face à eux le quartier des antiquaires. Celui-ci aura changé de nom, devenant un rendez-vous pour amateurs de design et d’art contemporain…

Touchez pas à ma rue Jean-Jacques », avait déclaré au maire de Dijon une commerçante courroucée, refusant qu’on enlève les voitures. Ces dernières sont restées, le bus passe ailleurs, le progrès aussi. L’arrivée du tramway n’est pas la garantie d’une revitalisation de tout le secteur, il y aura des commerces qui fermeront entre-temps, comme partout où il a été implanté, mais il y en aura d’autres demain qui s’implanteront. Et quoi ? On peut rêver, non…


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