Été 2019
N°79Peinture
Depuis le 17 mai et jusqu’au 23 septembre de cette année, le tout nouveau Musée des Beaux-Arts de Dijon accueille une fascinante exposition riche d’une cinquantaine de toiles consacrées à l’œuvre peinte du plus « dijonnais des Chinois » - ou l’inverse, dixit François Rebsamen -,Yan Pei-Ming. Il s’agit d’art contemporain, certes, mais d’un art figuratif, celui entre nous que je préfère. En complément, vient de paraître un superbe livre qui met en valeur les multiples facettes du talent de ce grand artiste, et que vous pourrez acquérir in situ.
À vrai dire, l’intitulé fait à mes yeux moins allusion à l’état d’esprit du créateur qu’à la tonalité secrète de son oeuvre. Certes, Pei-Ming a souffert dans sa vie, comme nous tous, de par la perte de ses parents et d’autres êtres chers aussi, mais heureusement, et son travail est là pour en témoigner, il y a la peinture, plus forte que le deuil, plus forte que le malheur. Heureux celui, se dit-on, qui est parvenu à transcender la puissance du destin par la magie de son art. Et Pei-Ming est de ceux-là, sans nul doute.
Ces tableaux exposés aux regards, pour certains peints avec « l’eau des larmes », me font penser aux terribles paroles de Pascal : « Dès qu’un enfant est né, il est assez vieux pour mourir ». Mais, derrière la crainte de l’anéantissement, il y a l’espoir, en contrepoint. Car l’œuvre toujours nous survit.
collectif, les Presses du Réel, 35 €.