68
Magazine Dijon

Octobre 2016

 N°68
 
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03

Patrick Jacquier à la barre !

Du Central à la Cloche en passant par les Villages Hôtels, la famille Jacquier a suivi et même devancé les mutations de son époque, dans le domaine de l’hôtellerie et de la restauration. Jouer la carte du luxe en temps de crise en misant sur l’hospitalité, résister à la tourmente Air B&B en faisant d’un hôtel pour hommes d’affaires un vrai lieu de vie, fallait oser.


Patrick-Jacquier

Un survol d’un siècle ou presque. Facile, rapide, passionnant. Avec juste quelques repères, pour nous permettre de mieux comprendre l’évolution rapide d’un monde dont les Jacquier père et fils ont suivi toutes les mutations.
Retour sur une saga familiale qui a commencé « avec rien » rue Vannerie, dans les années 20. Mais « la grand-mère de mon père », se souvient Patrick Jacquier, « avait eu du nez en achetant quelques actions dans l’hôtel Central ». Un des fleurons qui continuent de faire la réputation de la ville, avec l’hôtel du Nord, ce qui permet à Patrick Jacquier de rappeler au passage le principe de base de la réussite : « ce qui fait la notoriété, ce sont les hommes ».

Le temps des bâtisseurs

Son père, Alain Jacquier, terrorisait le journaliste débutant que j’étais, quand il fallait le rencontrer chez lui, au Central. Il en imposait, entouré de toute une équipe de vieux briscards qui connaissaient leur métier, du sommelier au maître d’hôtel champion des découpes ou au préposé au chariot de desserts.
Difficile pour moi d’imaginer le même homme à l’âge de 17 ans, arrivant à l’hôtel pour remplacer son propre père qui venait de disparaître. Un autre Jacquier, François de son prénom, grand amateur d’acrobatie aérienne, et qui avait voulu passer sur le dos sous des fils électriques.
L’hôtel Central est resté leur maison de référence, à la famille Jacquier. Le petit Patrick y a fait du vélo dans les couloirs du 3ème étage, il a vu les chambres aux couleurs vives devenir plus zen, plus confortables. Et le beau mobilier bradé au profit d’une déco « dans le vent ». Ce sont ces chambres de toutes les couleurs, ou presque, qui seraient tendance aujourd’hui. Heureusement, le grill a tenu bon, il est même devenu le musée vivant de la restauration dijonnaise. Service à l’ancienne, nappage, tout le luxe discret de la bourgeoisie, qui nous paraissait si démodé dans les années 80-90…

« Dès que vous devenez trop grand, vous êtes encore trop petit ! »

Les Jacquier ont anticipé le boom de l’hôtellerie économique en créant en 1990 le premier Villages Hôtels, à Marsannay-la-Côte. Des chambres simples avec douche et toilette, un certain sens de l’accueil, la formule plût et durant 17 ans, 70 établissements de ce type ont été implantés sur tous les grands axes routiers.
Deux décennies et demies plus tard, les temps ont changé, les Jacquier aussi. C’est au tour des B&B d’être à la mode, Patrick Jacquier le répètera plusieurs fois. Au point que la chaîne qui a racheté Villages Hotel et qui compte 350 établissements désormais s’appelle ainsi ! En 2007, changement de cap pour les Jacquier, qui ne sont plus à la barre de ce navire trop gros pour eux. Bourguignons dans l’âme, ils ont gardé les pieds sur terre. Et Patrick Jacquier a une jolie formule pour expliquer leur choix : « Dès que vous devenez trop grand, vous êtes encore trop petit ! »
Aujourd’hui, ils ont « seulement » une dizaine d’hôtels à Dijon, Beaune et Chalon, et bientôt un à Paris, dans le 17ème. Retour au luxe, facilité par une crise qui a justement rendu service aux grands hôtels en leur redonnant leur faste, certes dépoussiéré.

Ça c’est palace !

La Cloche est redevenu, en 2016, le Grand Hôtel le plus glamour de la ville, avec ses allures de palace décalé que l’on peut aimer, qu’on soit jeune bobo ou vieux beau, le lieu s’adressant autant aux fans de la série « Palace » passée naguères sur Canal + qu’aux nostalgiques des grands hôtels de la capitale ou de la Riviera. Bling-Bling, non. Bien-être, oui ! Beau bar, table aux mains d’un chef qui ose s’aventurer vers un exotisme parfaitement maîtrisé, SPA…
Demain, c’est un autre fleuron du groupe qui sera rénové, le Mercure, méconnu des Dijonnais mais aimé des touristes qui profitent de sa terrasse autant que de sa piscine cachées. Plus de réceptionniste, un hôtel ouvert, différent, où la lumière jouerait un rôle essentiel, comme à la Cloche…
Air-B&B, Rb&B, qu’importe la façon dont on l’écrive, voilà la seule concurrence à laquelle les hôtels vont devoir faire face, dans le domaine du bon marché comme dans celui du luxe. Patrick Jacquier y fera face, avec ses enfants, désormais, qui ont leur mot à dire lors des réunions de famille. Comment ? En jouant la carte de la convivialité, de l’hospitalité, de la générosité. Des mots qui peuvent faire sourire quand on connaît la réputation d’hommes d’affaires de cette famille terrible. Même pas peur, pourtant, Patrick Jacquier ! ■ GB


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