Eté 2013
N°55Le mag dont vous êtes les auteurs
Signe particulier :
a traversé l’Afrique du sud au nord à vélo d’avril 2012 à avril 2013…
Désert du Danakil, à la frontière entre Éthiopie et Djibouti
Une année en Afrique et un retour à Dijon prend des allures d’expédition en terre inconnue. Les travaux du tram ont brouillé les cartes en changeant la physionomie d’une ville que je pensais bien connaître. Si je ne me suis pas perdu une seule fois en brousse, il m’arrive encore aujourd’hui de me paumer dans le dédale de l’hyper-centre, entre secteur piétonnier et rues à sens inversé, c’est tout mon schéma mental que je dois réinitialiser. Si je perçois ce changement comme une bénédiction pour la ville, certaines portions de voies du tram sont plus piégeuses que les belles pistes de Namibie. Celles parallèles à la circulation, sur le pont du Canal, Avenue Jean Jaurès (route de Beaune), sont très glissantes. Un jour qu’il pleuvait, une glissade à moto, pas franchement contrôlée, m’incite depuis à la plus grande prudence. Les cyclistes sur route doivent avoir des sueurs froides à l’idée de planter un boyau dans le rail…
Nomade, je vous écris depuis l’aéroport de Bonn-Cologne en Allemagne, d’où je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec la querelle de clocher stérile qui anime mollement la Dijonnie. Pourquoi ne pas faire un aéroport commun à Dole et Dijon ? On l’appellerait Dole-Dijon puis Dijon-Dole : un changement de nom régulier qui ménagerait les susceptibilités - démesurées - de chacun. On mettrait l’argent en commun pour créer un vrai aéroport régional, comme ici en Allemagne. Pour tout vous dire, vu d’ici, cette affaire ressemble à une querelle de riches n’ayant plus le sous…
Après un voyage africain, pas franchement gastronomique, le retour en Bourgogne a réveillé des sens en sommeil. A Dijon, la bonne surprise, vient de la rue Berbisey où L’Âge de Raisin, « le bar à vin et à manger » comme ils aiment à l’appeler, a su me redonner le goûts des produits du terroir à prix doux. Dans la même veine, c’est la gorge serrée mais l’estomac rebondi que j’ai quitté les Poulettes à Table, l’unique resto de Clomot, à 2 mn d’Arnay-Le-Duc, où la cuisine fleure le bon goût d’autrefois. Dégustant une terrine fort goûteuse, arrosé d’un Maranges, je me disais que ce sont, entre autres choses, ces moments-là, partagés entre amis, qui me faisaient revenir en Bourgogne… Bises
■ Frédéric Mary