Printemps 2018
N°74
Dijon est devenue, soit-disant, la seconde ville la plus visitée de France par les Asiatiques, terme global qui mériterait qu’on précise, mais bon.
Seconde après Paris ? On entend un autre son de cloche à Lyon, bien sûr, où la ville ouvre ce mois-ci les portes de l’Hôtel-Dieu, qui abritera demain la toute première Cité de la Gastronomie française, sur le thème Alimentation et Santé. Déjà, le nombre de boutiques chic et de chaînes donne le ton de ce qui devrait ressembler plus au marché couvert de Covent Garden qu’aux halles. Logique, après tout, Lyon a déjà ses halles Bocuse, où l’on déjeune sur le pouce ou sur une fesse, avant ou après avoir fait ses achats.
Dijon ressemblera-t-elle demain à un petit Lyon ? La cité made in Dijon « must tarde », si l’on peut se permettre, mais elle sort de terre.
On a déjà essayé de ressembler à Lyon en créant un slogan qui, s’il n’a pas la magie de ONLY Lyon, qui parle à tous, donne au moins un aperçu de l’humour bourguignon : JUST Dijon. Juste nous, le reste ne compte pas, Beaune surtout, bien sûr.
Les Chinois de Hong Kong et les Japonais d’Osaka ne sont peut-être pas représentatifs du tourisme asiatique, mais ce sont eux que l’on va chouchouter à Dijon, à quelques mois de l’ouverture de la Cité de la Gastronomie. Ce qui est tout naturel quand on se veut capitale d’une région où on trouve désormais moins de « ventres jaunes » en cuisine, même chez Blanc, que de Japonais ou de jeunes asiatiques en formation.
Michelin, qui a débarqué Peugeot, qui ne roulait plus dans le bons sens pour lui, n’a pas fini de consacrer les chefs japonais formés chez des grands de la cuisine française. En attendant l’ouverture de l’Aspérule, rue Jean-Jacques, la nouvelle table de l’ex-étoilé auxerrois Keigo Kimura, on va pouvoir faire un tour d’horizon ce printemps de tous ceux qui, du château de Courban dans le Chatillonnais aux chefs étoilés de la Bourgogne du sud, en passant par le nouveau chef de Loiseau des Sens, à Saulieu, redonnent du panache à la cuisine locale. ■