65
Magazine Dijon

hiver 2015

 N°65
 
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03

Olivier Rouaud neurologue du CMRR...

Rencontre sous le signe de l’espoir avec Olivier Rouaud, neurologue du CMRR, supporter du DFCO et militant première ligne de l’association Dijon-Alzheimer


Olivier Rouaud

Me demander de parler Alzheimer et DFCO, dans un mag comme celui-ci, tu parles d’un cadeau de Noël. À deux pages de la fin, je me sentais mal barré. Un léger mal de crâne. C’est grave, docteur ?
Olivier Rouaud sait mettre son monde à l’aise. Du coup, j’aurai moins peur d’aller lui demander conseil, quand mon entourage en aura assez de me voir paniquer à cause de mes pertes de mémoire, mes troubles du langage ou d’autres symptômes plus inquiétants. 860 000 Français souffrent de la maladie d’Alzheimer.

J’ai paniqué en l’entendant déclarer (j’allais oublier, Olivier Rouaud est neurologue au CMRR, Centre Mémoire de Ressources et de Recherche du CHU de Dijon) qu’il se passait d’ordinaire 15 à 20 ans entre le début des lésions et l’apparition des premiers symptômes, qu’il ne fallait pas confondre la maladie avec le vieillissement et la dépendance, que les enjeux du combat à gagner, pour son équipe d’experts (16 personnes, dont un neurologue, un gériatre, un psychiatre, etc), n’étaient pas que médicaux, qu’il ne fallait surtout pas évoquer la fatalité mais se battre avec les moyens qu’on avait... Pas de traitement, certes, on n’en est pas là, mais une prise en charge, ou plutôt un plan de soins, pour reprendre ses mots, qui évolue en même temps qu’évolue cette maladie qualifiée d’hétérogène. Un meilleur accès à l’éducation, une meilleure hygiène de vie vont permettre d’aborder la vie (et la maladie) autrement.

Puisqu’on n’a pas (encore) trouvé de médicaments bloquant l’enchaînement des lésions cérébrales, tout complément d’activité pour aider le patient est le bienvenu. Les mots d’Olivier sont restés gravés sur le papier (et dans mon esprit, ce qui devrait être bon signe) : agir en amont, diminuer la vitesse d’évolution de la maladie, favoriser le lien social, les activités physiques... Aïe !

Il ne pourra pas me demander de stimuler ma propre mémoire avec des souvenirs de matchs sportifs, c’est pas vraiment mon truc. Lui qui est un fou de foot était en train d’évoquer la coupe du monde de 98, restée dans toutes les mémoires. Il n’a été que momentanément rassuré lorsque je lui ai confirmé que je m’en souvenais fort bien, étant retenu à l’époque à l’entrée de Pétra, en Jordanie, par des gardiens qui regardaient le match final et voulaient que le Français reste pour fêter ça, à coup de verres de thé brûlant, alors que j’étais incapable d’aligner deux noms de joueurs (trois, à la rigueur) et brûlais de partir sur le site, pour finir mon reportage.
Imperturbable (il ne s’énerve pas facilement, a-t-il précisé avec humour !), Olivier a souligné que les souvenirs émotionnels liés au sport ont pourtant servi de stimulants à la mémoire de nombre des patients.

Olivier Rouaud joue l’individualité plus que le collectif, dans ce cas, et recherche les systèmes de compensation qui permettront à chaque individu (et à leur famille) de faire face à l’évolution d’une maladie qui est devenue un des grands enjeux du siècle pour les chercheurs. Un réseau européen s’est mis en place à l’horizon 2020 et le CMRR de Dijon en est un des membres actifs. "Les Américains savent qu’en France on travaille déjà très bien".

Reste à trouver l’argent. D’où l’importance d’opérations médiatiques comme le match organisé cet été avec le soutien du DFCO, qui a vu une bonne partie de l’équipe de France championne du monde en 98 affronter l’Olympique Lyonnais. 160 000 € de bénéfices, dont la moitié pour l’association France-Alzheimer, et la moitié pour permettre au CHU de Dijon de poursuivre ses recherches. 2016 devrait être une année capitale en ce domaine. 2016 devrait être une année capitale en ce domaine.

■ GB

Pour en savoir plus, consultez le site alzheimerdijon.fr


 
 

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