Octobre 2016
N°68Par Pierre Cuin avec la complicité de Richard Patouillet
À 49 ans, Olivier Delcourt est un jeune président. Un président raisonnable. Rencontre avec cet entrepreneur venu du nord qui fait, depuis quatre ans, la pluie et surtout le beau temps du foot bourguignon.
Vous êtes originaire du nord, n’est-ce pas ?
Oui et attaché à cette région, c’est dans mes gênes. J’y suis né et y ai vécu jusqu’à l’âge de 5 ans. Après j’ai beaucoup voyagé avec mes parents. Quatre ans au Portugal, ensuite Montpellier puis Paris et en Alsace aussi. Dijon, la Bourgogne, ça fait depuis 1992. Donc, c’est l’endroit où j’ai le plus vécu maintenant. Aujourd’hui, c’est ma région.
Pourquoi vous êtes-vous installé ici, à Dijon ?
C’est le hasard, une opportunité. Il y avait une entreprise à vendre dans les travaux ferroviaires, la spécialité familiale. J’avais 24 ans, mon père m’en a parlé et ça s’est fait.
Les premiers pas à Dijon, l’adaptation, comment ça s’est passé ?
Ça s’est bien passé. J’avais l’habitude de découvrir de nouvelles villes, de nouvelles régions. C’est ce que j’ai toujours aimé, aller à la rencontre des gens, créer des liens petit à petit. Chaque région a sa spécificité. La Bourgogne a sa mentalité particulière mais j’ai rencontré de belles personnes ici. Au premier abord, c’est un peu compliqué et puis après, faut connaitre et se faire adopter. Je ne sais pas si je suis encore complètement adopté.
Faut dire que vous sortez peu, que vous vous exposez peu…
Entre le club, mon entreprise et ma vie personnelle, ça me prend déjà beaucoup de temps. Je n’ai plus trop le temps pour sortir. Je ne suis pas dans les réseaux, les soirées et les mondanités dijonnaises.
Justement, comment devient-on Président du DFCO quand on ne connaît pas le Tout-Dijon ?
Le DFCO, c’est un jeune club : 1998. L’ancien Président, Bernard Gnecchi a souhaité chercher des sponsors puis des actionnaires. À chaque fois, j’ai suivi par passion et goût d’entreprendre. Pour aider le foot, comme je l’ai toujours fait pour le sport en général à Dijon, le basket, le hand… Quand l’ancien Président a souhaité arrêter, les actionnaires m’ont jugé le plus à même pour reprendre le club. Il fallait reprendre le flambeau pour continuer à développer le club, et moi ce qui m’intéresse dans la vie, c’est développer les choses.
Quels sont vos projets pour le club ?
Stabiliser d’abord le DFCO en Ligue 1 et puis l’amener le plus haut possible parce que Dijon se doit d’avoir un club qui joue au plus haut niveau. Le DFCO est un club local avec des investisseurs bourguignons. Ici, on n’a pas d’investisseurs chinois ou étrangers comme c’est de plus en plus le cas ailleurs. Le projet d’aujourd’hui, c’est juillet et l’inauguration de la nouvelle tribune de 6 000 places. Le siège social du club va aussi y être transféré. On prévoit également la création d’un grand salon de 1200 m², d’une boutique de 180 m² et peut-être même une brasserie. On veut faire du stade Gaston-Gérard un vrai lieu de vie. Mais après, parce qu’il faut toujours voir après, le prochain projet, c’est un nouveau centre d’entrainement et un nouveau centre de formation. Sans oublier le foot féminin qui me tient vraiment à cœur.
Quelles sont vos principales qualités de Président ?
Ce n’est pas à moi qu’il faut demander ! Ce que je peux vous dire, c’est qu’un président dans un club, c’est lui qui dirige, lui qui a les pouvoirs et lui aussi qui doit rendre des comptes. Depuis quatre ans, c’est un apprentissage. Mais aujourd’hui, on est mieux préparés. Avec le coach, on a une relation très proche. On vit tous ensemble et on grandit ensemble. Les rôles sont bien définis au club, y a de la sérénité. On a traversé des moments difficiles quand on a repris le club au moment de la descente en ligue 2, surtout financièrement. J’ai dû parfois me résigner à vendre des joueurs. Mais le coach, Olivier Dall’Oglio, est aussi raisonnable que moi.
Comment combinez-vous vos deux casquettes, celle de chef d’entreprise avec votre société DVF et celle de Président du DFCO ?
Pas facile tous les jours… Je n’ai pas le temps de m’ennuyer mais je suis bien entouré que ça soit dans mon entreprise ou au club. Le DFCO me prend 70 % de mon temps aujourd’hui. La presse, le sportif, je vais voir les joueurs, je regarde la compta, fais un tour dans les services, participe aux débriefs… Bref, il y a plein de choses à faire, il y a du rythme et j’aime ça !
Vous serez encore là dans 10 ans ?
Je n’en sais rien ! J’aimerais en tout cas que le club soit encore en Ligue 1. Ça je le souhaite du plus profond de moi. Après… Je suis de passage.
Maroilles ou Époisses ?
Les deux et si peux rajouter l’Alsace avec le Munster.
Picon bière ou Pinot ? Pinot !
Moules-frites ou bœuf bourguignon ? Moules-frites.
Aubry ou Rebsamen ?
Rebs ! Un passionné de foot et un ami.