
Bienvenue dans le manoir de Liberthine, en Burgondie Boisée. Là est né le tout joli Titus, fils de Jocelyn de Liberthine et de Rose-Batifola ; ils forment un jeune couple moderne et fantaisiste, qui ne méprise pas les plaisirs de la chair. Quant à cela, leur rejeton en arrivera lui aussi à ne point en rejeter les attraits.
Le couple a décidé d’élever lui-même son enfant, lui inculquant une éducation très rousseauiste ; il passera son enfance à l’abri des remparts, loin donc des misères du dehors. Lorsque que ses parents meurent subitement, d’un accès de fièvre, l’enfançon en pleurs se résout à quitter l’abri familial, et part à la recherche de ses ascendants ashkénazes. Sa quête le mènera sur les chemins d’Europe centrale et d’Orient.
Ce qui compte par-dessus tout dans un roman, c’est moins la trame que le talent de l’auteur à faire vivre lieux et paysages, et à donner chair à ses personnages. De ce côté là nous sommes servis avec le dernier ouvrage de
Claudine Vincenot, « Oh, mon beau Titus », sous-titré « Tribulations et autres Cocasseries en terre des hommes ». Truculence, audace narrative, goût immodéré pour les mots – et l’on reconnaît bien là l’ombre portée du père, l’immense Henri - : le lecteur, ravi, se réjouit et se régale.
Oh, mon beau Titus
de Claudine Vincenot,
éd. de l’Armançon, 186 pages, 18,50 €.