automne 2015
N°64Des filles et des blogs
Au collège, Nina voulait devenir orthodontiste pour redonner le sourire aux gens. Échouant en fac de médecine, elle ne voit que le vin pour rendre heureux les autres : son parrain et sa marraine du Médoc ont toujours animé les repas par des dégustations de bouteilles anonymées. Les gens du vin sont gentils, ils travaillent au rythme de la nature, il y a toujours quelque chose à apprendre.
Nina est arrivée à Dijon pour un cursus à l’ESC Dijon. La Bourgogne est une étape incontournable pour l’amateur de vin, on ne vous apprend rien.
Multi-diplômée en business, marketing, viticulture et œnologie, cette blondinette de 26 ans crée son entreprise et apporte aux domaines son expérience en communication digitale, gestion des médias sociaux et d’image sur internet. “On peut faire le meilleur vin du monde, si personne ne le sait on ne risque pas de le vendre. »
Il y a six ans, Nina IZZO crée Lost in Wine pour « parler de mes rencontres, de ce que je faisais. Lost in wine, c’est un peu comme Lost in translation, je ne connaissais rien, je découvrais au fur et à mesure. » Lost in wine est désormais un blog d’influence, à destination de cette nouvelle génération autant passionnée qu’experte en vin, qui boit moins mais qui boit mieux, qui rigole mais qui ne picole pas.
Les femmes dans le vin ? « Ca peut parfois être un peu compliqué. Surtout dans la production. Quand j’était en BTS viticulture-œnologie, il fallait vraiment montrer qu’on en valait la peine. Avec les professionnels du vin, c’est plus facile, il y a de plus en plus de femmes reconnues. Avec les particuliers, ça reste compliqué. Quand des mecs arrivent, qu’on leur explique comment ça fonctionne et qu’on n’est pas forcément d’accord avec eux, c’est une joute verbale qui s’entame. Il suffit de les remettre gentiment à leur place. »
Et dans les domaines ? Ça évolue à deux vitesses. « Il reste du travail à faire, et c’est intéressant qu’il y ait des associations comme Femmes et vins de Bourgogne. On dit très souvent que les femmes dégustent mieux que les hommes. On a une meilleure sensibilité. Je ne sais pas si c’est vrai. » Nina sourit. La vie est belle.
lost.in.wine@gmail.com
À lire : Développer sa marque vinicole, Nina Izzo, éditions Féret
La Compagnie Fanny à Pommard qui appartient à Fanny Fabre et où j’ai pas mal papoté avec la personne en charge du bar à vin : Sébastien Maurin. Un homme fort sympathique avec qui on peut avoir aussi un débat animé autour des vins biodynamiques, sans soufre ou bio. Au-delà de l’expérience humaine, j’ai aimé leur sélection. Certes on trouve les vins de Fanny Fabre, mais aussi une très jolie sélection de vins d’autres vignerons en Bourgogne et d’ailleurs. Et comme tout bon bar à vin qui se respecte, de très bons fromages et de la charcuterie à tomber par terre.
Le domaine des Rois Mages de Félix et Anne-Sophie Debavelaere (le fils et la mère) avec leur Rully Blanc 2010, parce qu’il est aussi bon en apéritif qu’en accompagnement d’un repas. Rully n’étant pas l’appellation à laquelle on pense en premier quand on parle des vins de Bourgogne, ça animera la conversation entre amis. Prix moyen : 12 €.
Meursault Goutte d’Or premier Cru 2008 de la Maison Louis Latour. Parce que mes parents ne connaissent pas les vins de Bourgogne et que celui-ci leur permettrait, en une gorgée (bon ok, une bouteille), de découvrir pourquoi les meilleurs Chardonnay du monde sont en Bourgogne ! Prix moyen : 65 €.
Le Clos de la Roche Cuvée Vielles vignes 2012 du domaine Ponsot (Grand Cru - Morey- Saint-Denis). Pour déguster la beauté et la complexité du Pinot Noir de Bourgogne ! Sincèrement, après une telle bouteille, si votre chéri(e) ne vous tombe pas dans les bras, c’est parce qu’il / elle est tombé(e) amoureux/se du vin ! Prix moyen : entre 400 et 500 €.