
Bac à Carnot et BTS aux Arcades à Dijon, Master à Paris, quelques économies en poche, Nastasia Fédèle décide à 24 ans de réaliser un rêve qu’elle traînait depuis les bancs du lycée : partir en voyage. Avec Mylène, une amie, elle part le 7 janvier pour le quatuor Thaïlande, Vietnam, Cambodge, Laos. Le problème ? « Juste en dessous de la Thaïlande il y a la Malaisie, et juste en dessous de la Malaisie, il y a Singapour. »
Elles décident de rallonger encore d’un mois et de passer par la Birmanie. Sept pays en routardes. « On n’était pas spécialement attendues en France, vu qu’il n’y avait pas de travail qui nous attendait. Ce n’était ni des vacances, ni une aventure difficile, c’était une aventure. Loin de l’Europe, nous transformions les moments difficiles en bons moments. A Dijon, conduire un scooter sous la pluie m’aurait mise de mauvaise humeur.
À l’autre bout du monde, nous avons traversé les montagnes à deux sur un scooter, passant littéralement à travers les nuages. Il pleuvait, nous étions trempées, nous avions froid, faim, mais c’était génial. »
Les rencontres des voyages en solitaire sont des amitiés éphémères. Partir à deux rend le voyage inoubliable. On partage les souvenirs et les moments durs, « on se soutient continuellement, quand le moral baisse, quand l’une de nous deux est triste. »
Cinq mois plus tard, les voilà de retour. Nastasia est un peu différente. « J’ai gagné en patience. Ca ouvre l’esprit. Nous avons vécu des choses aux antipodes de nos vies quotidiennes. Clairement, en France, nous vivons dans l’opulence. La télé, les journaux te donnent une vague idée de la pauvreté mais quand tu es sur place, que les gens sont généreux, te donnent tout, viennent t’aider sans demander spécialement d’argent, tu te dis que l’on n’a pas la même philosophie de vie. »
Son prochain rêve ? Remonter les racines russes de sa grand-mère paternelle. « Me donner les moyens de parcourir l’Europe de l’Est à moto. De Paris à Moscou, en m’arrêtant où bon me semble. »
Et son conseil pour un road trip cet été ? « Partir quasiment à vide. N’importe quel poids est déjà trop lourd. Si tu veux que tout se passe bien, il ne faut pas se dire je lâche tout et je pars demain. Un tel voyage, ça se prépare. »