Printemps 2016
N°66
On n’a pas eu besoin de beaucoup de temps pour se mettre d’accord sur le choix de la couverture, dès qu’on a reçu le dossier de presse du château d’Ancy-le-Franc. Pour illustrer le petit théâtre de la grande région, on ne pouvait rêver mieux que les personnages peints par Maxime Frairot, qui expose au château à partir d’avril.
Regardez-les bien, ces visages aux yeux écarquillés. Qui regarde qui, au fait, dans ce face-à-face étonné ? Ils sont debout, « acteurs et tellement spectateurs », a écrit quelqu’un. « Ils sont un peu dans la sidération, vos bourguignons-francomtois. Genre : mais qu’est-ce qui se passe ? » nous a confié une femme de culture.
Dérangeants ? Non, n’exagérons pas. Tout ce qu’ils provoquent, c’est une sensation d’étrangeté. « Sous l’apparente légèreté, les couleurs acidulées, les œuvres nous invitent à nous interroger, sur nous, sur l’autre et notre rapport au monde ».
Maxime Frairot ose la liberté : « Mes personnages semblent pris sur le fait, comme s’ils attendaient un événement. Ils ne sont ni tristes ni gais. Mais les visiteurs de mes expositions projettent sur eux leurs propres émotions. »
Il marie surtout les techniques au gré de sa fantaisie, mélangeant acrylique, huile, encre, fusain, pastel, crayons de couleur... Sous l’apparente légèreté, les couleurs acidulées, ce peintre attachant nous invite à nous interroger sur l’autre et notre rapport au monde.
Profitez de cette exposition exceptionnelle pour passer une journée à Ancy. Au programme : visite des salles, balade dans le parc, autour de l’étang et de la folie, où l’artiste belge Peter Myers a installé ses sculptures monumentales en métal. Et déjeuner au restaurant d’Épicure, juste en face, une des meilleures tables du pays (avec un ancien chef dijonnais en cuisine). ■ GB