été 2015
N°63Son petit carnet et son crayon en poche, Marine dessine dans le train, dans la rue, partout, tout le temps. De l’art ? Non, “du dessin nomade créatif.” Marine, pourtant, est passée par Angoulême.
Son secret ? Une gomme et un criterium. Pas le 0.7, idole des dessinateurs, mais le 0.5 “qui fait un trait comme un petit cheveu”. Le papier haut de gamme, connaît pas, les ramettes d’imprimante suffisent. Et puis la tablette pour compenser le papier bas de gamme. “Avec 3,50 €, tu peux donner à ton crayonné un aspect de sanguine luxueuse alors que tu n’as pas un rond.”
Marine est une jolie fille pleine de vie qui ne dort pas dans un cercueil, mais son univers, joyeux et naïf, peuplé de poupées aux bouches cousues, reflète “le macabre un peu morbide et désuet” de la peinture et de la photo début XXe. Tim Burton veille sur ses gentils cauchemars.
À 8 ans, la blondinette née à Strasbourg pose ses poupées à Dijon. Marine y fera ses classes, décrochant un bac littéraire théâtre à Brochon, quittant vite Hypokhâgne, découvrant à la fac d’anglais les délices du thé, tentant l’école d’art. La meilleure école de dessin ? “Observer les enfants. Ils ont le regard que cherche tout dessinateur.” Et puis, pour alimenter l’inspiration, “les périodes de galère, plus que l’école, finalement.”
Marine fut exposée à Dijon au café rock Deep Inside, au Music Hall Bar de Besançon, et sélectionnée au festival d’Angoulême catégorie Jeune talent. Elle vit à Dole depuis quatre ans, où elle coule des jours heureux dans son petit jardin-potager expérimental. On espère la revoir vite à Dijon.
Contact, galerie, commandes : www.marinelecordier.com