Hiver 2014 2015
N°61Publi info
Son nom : GATSBY.
Tout ce que l’on sait
de lui, c’est qu’il s’apprête à organiser une
énorme soirée à Dijon, dans un lieu top
secret. Il nous a appelé pour annoncer son
événement dans nos pages (ci-contre).
Nous avons voulu en savoir plus…
Quand un nouvel annonceur pointe le
bout de son nez, nous sommes toujours
flattés. Sauf que là, le client en question a
titillé notre curiosité. Déjà, il a payé cash et
avant parution. Ensuite, il n’a jamais voulu
nous donner son vrai nom… Bizarre ! Et
enfin, problème majeur, sa pub me laisse
perplexe : comment un type qui sort de
nulle part peut organiser une soirée qui
tient la route à Dijon ? Alors, telle une
vraie bonne journaliste d’investigation
digne de M6, j’ai mené l’enquête… Après
une dizaine d’appels sans réponse et un
répondeur saturé, j’ai enfin entendu le son
de sa voix. Et là, miracle : il a accepté de
répondre à mes questions et de me laisser
publier cette interview.
BB. Vous avez choisi d’annoncer un
événement dans BB mais personne ne
vous connaît. Vous pensez vraiment
que les Dijonnais vont jouer le jeu ?
Franchement ? Je n’ai aucun doute là
dessus. Je suis arrivé à Dijon début
octobre et je dois dire que j’ai été
agréablement surpris. Qui pourrait
soupçonner que derrière ces façades
bourgeoises et cet épais brouillard se
cache une telle effervescence ?
BB. Vous faites référence au monde de
la nuit ?
Oui et non. Dijon est une ville qui vit.
J’ai eu la chance, avec mon boulot, de
parcourir le monde. J’ai passé des soirées
complètement folles à Londres, Varsovie
ou encore Détroit… Pour tout vous dire, je
pensais qu’à Dijon, j’allais enfin pouvoir me
reposer à l’abri des regards. Mais l’envie
de faire la fête et de m’aérer l’esprit est
plus forte. Je passe beaucoup de temps
au Consortium, ce week-end, je compte
bien dégoter 2 ou 3 vinyles à la braderie
organisée là-bas. A chaque fois que j’y
mets les pieds, je me demande ce que
je fais là, et en même temps je me sens
super bien. Vous pensez que je pourrais
racheter le bâtiment ? Je verrais bien une
des sculptures de Roberto Cuoghi ou
d’Altmejd dans l’entrée… et peut-être un
Warhol ou un Soulages dans les toilettes
ou dans ma chambre. Hummmmm.
J’hésite encore.
BB. À Dijon, à part au Consortium,
où avons-nous une chance de vous
croiser ?
À un vernissage d’une expo photo ou
à un apéro sur le marché. Vous pouvez
aussi m’apercevoir à l’Eldo mais plutôt en
journée, à Dent de Loup à la nuit tombée
et plus tard dans quelques lieux cultes de
la vie nocturne dijonnaise. Enfin, après ça
dépend des jours. Je suis ici chez moi.
BB. De quelle ville êtes-vous originaire ?
À votre avis ?
Ce qui compte ce n’est pas
d’où je viens mais où je vais.
BB. Pourquoi organiser une soirée à
Dijon si justement la ville regorge déjà
d’événements sympas ?
Ce ne sera pas une soirée comme les
autres, mais un moment fort de la vie
dijonnaise : une sorte de parenthèse
enchantée, un voyage dans le temps, une
vie rêvée, un bal des temps modernes...
Il n’y a pas de hasard, c’est à Dijon que
ça doit se passer. Dès ma plus tendre
enfance, mon père m’a donné un conseil
que je j’ai toujours gardé dans un petit
coin de ma tête : « Chaque fois que tu te
mets en tête d’organiser quelque chose :
fais-le à fond, sans te soucier du regard
des autres ». Ma soirée sera LA soirée de
l’année.
BB. Sur votre pub, vous faites
références à Gatsby le Magnifique :
simple clin d’oeil à Di Caprio ou vous
avez un message à faire passer à nos
lecteurs ?
Mes potes m’appellent comme ça depuis
des années. Quand j’organise des soirées
chez moi, ou ailleurs, je me plie toujours
en quatre pour leur faire plaisir. Que l’on
trinque en petit comité ou que j’invite 200
ou 300 personnes, même plus, je fais en
sorte que ce soit un moment inoubliable.
Je vais vous faire une confidence : je
crois qu’au fond de moi j’aurais aimé
vivre dans les années 20’, aux Etats-
Unis. Imaginez le truc : l’argent coule à
flot, les filles dansent, les hommes ont le
sourire, les gens s’enivrent sans penser
au lendemain… Pour un hédoniste comme
moi, franchement, c’est la vie idéale !
Et puis ce clin d’oeil aux années folles,
c’est aussi un hommage à Gabin, mon
arrière-grand-père spirituel. Il a traversé
l’Atlantique en 1924 en quête d’Eldorado…
Il aimait la vie et moi aussi.
BB. Le week-end approche, Gatsby a
quoi de prévu ?
Pour une fois je ne mettrai pas les pieds
chez Bruno (rires). J’avais prévu de
dîner au 21 Boulevard, à Beaune - vous
connaissez ? - mais finalement, hier, j’ai
craqué : j’ai pris des billets pour Berlin !
Dégustation à La Käserie (un petit coin de
France de plus dans la capitale allemande,
je précise) et grosse soirée au Watergate
en perspective.
BB. Pour en revenir à cette mystérieuse
soirée dijonnaise, elle aura lieu où et
quand ?
Nous vivons à une époque où tout va trop
vite… Les gens veulent tout, tout de suite.
Je trouve ça ennuyeux et presque triste en
vérité. Je veux de l’imprévu, de l’inattendu,
de l’improvisé, de la spontanéité. J’ai
l’endroit idéal. Quant à la date, je peux
simplement vous dire que ce sera entre la
saint Gabin et la saint Célestine.
BB. Pour terminer, accepteriez-vous de
nous donner un petit indice sur votre
personnalité ?
Inutile. Vous me connaissez déjà.
Et ben avec ça, on est bien avancé… Je
suis à deux doigts de rendre ma carte de
presse !
■ Emilie Chapulliot