Octobre 2016
N°68Devant la presse, Loïc Niepceron, Président du Comité Régional du Tourisme (CRT), annonce la couleur d’entrée, avec un grand sourire : la fréquentation touristique estivale a été soutenue en Bourgogne-Franche-Comté, avec plus de 62% des professionnels satisfaits, voire très satisfaits de leur saison. Un bon début. Le nouveau président peut être content.
Et nous aussi car, le même jour, nous sommes ressortis avec un SCOOP : Le CRT de Bourgogne-Franche-Comté mise sur une stratégie de communication faisant la part belle à ses trois destinations phares : la Bourgogne, les Montagnes du Jura et… Les Vosges : Les Vosges, vous avez bien dit les Vosges ?
Oubliée la morosité ambiante du début de saison. L’été fut beau et ponctué d’évènements générateurs de trafic. Le passage du Tour de France dans le Haut-Jura, la semaine fédérale du cyclotourisme à Dijon ou encore les championnats de France de cyclisme en Haute-Saône ont favorisé l’activité touristique. Et tant mieux ! Le recul de la clientèle étrangère ressenti sur tout le territoire national, en particulier celle en provenance des marchés lointains (Chine, Japon, Etats-Unis) laissait craindre le pire. Heureusement, la bonne fréquentation française a permis de compenser cette baisse. Le CRT l’explique par une hausse des réservations web de dernière minute. Les commerçants bisontins ont, eux, une toute autre version : les français fuient les grandes villes et recherchent la sécurité des petites cités à fort caractère. Ce ne sont pas eux qui l’ont inventé, mais les clients qui l’ont rabâché tout l’été !
La fusion. Qu’a-t-elle réellement changé pour les structures de promotion touristique bourguignonnes et franc-comtoises ? :
« Il existe une réelle complémentarité des offres en Bourgogne-Franche-Comté. Le nouvel enjeu est d’apprendre à travailler ensemble, dans le même sens, même si chaque entité départementale a ses propres spécificités. C’est également à nous de faire se déplacer les habitants des départements sur l’ensemble du territoire », précise Pierre Simon, Président du Comité Départemental du Doubs. En effet, inviter la clientèle régionale à découvrir sa propre région, semble être une étape de base. D’autant plus, qu’entre Nevers et Belfort, 345 km les séparent. D’ailleurs, avec son opération « Bullez en BFC », organisée le 1er octobre à Besançon, le CRT a d’ores et déjà commencé le boulot. Sous une bulle de 8 mètres de diamètre, elle a accueilli une exposition décalée sur l’offre touristique de la nouvelle région. Une trentaine de valises présentaient un aspect culturel, naturel, actif et patrimonial de la Bourgogne-Franche-Comté. Du marketing expérientiel dit-on. Tendance la nouvelle région.
Montagnes du Jura, visites de caves en Bourgogne, patrimoine culturel ou encore tourisme fluvial en Haute-Saône, difficile de communiquer sur la région dans son ensemble. Le parti pris du CRT semble tout trouvé et expliqué par Sophie Ollier-Daumas, Directrice du CRT Bourgogne-Franche-Comté : « Communiquer sur la région Bourgogne-Franche-Comté, ça ne veut rien dire. L’objectif est de mettre en valeur nos trois destinations phares : la Bourgogne, les montagnes du Jura et les Vosges. ».
Les Vosges, vous avez bien dit les Vosges ? « Oui, le Massif des Vosges avec la Planche des Belles Filles ! », nous confirme-t-elle. Alors, celle-là on ne l’attendait pas ! Mais pas du tout. Certes la Franche-Comté mord un peu sur le Massif, mais de là à parler des « Vosges » et d’en faire une destination phare, nous étions loin de l’imaginer. Enfin, si les pros le disent.
Mais… Et la « marque » Franche-Comté alors ? Pas suffisamment vendeuse ? Loïc Niepceron nous rassure : « L’une des forces de la Franche-Comté est le bien-vivre. A l’époque du « tout va vite », c’est une véritable force ! ».
Quoi qu’il en soit, pas de jalousie de bas étage. Bourguignons et franc-comtois, soyez rassurés : sur les huit départements, quatre enregistrent une hausse de la fréquentation touristique (Territoire de Belfort, Jura, Yonne et Saône-et-Loire) et quatre une baisse (Côte-d’Or, Doubs, Nièvre et Haute-Saône). Ex aequo ! ■ GB