Hiver 2019/20
N°81par Emilie Chapulliot
On se réchauffe au coin du feu pour oublier un instant le brouillard glacial. Au Castel de Très Girard, quelques cavistes et sommeliers rôdent. Ils se regardent du coin de l’oeil, se reniflent, d’abord de loin, puis d’un peu plus près. L’arrivée de l’homme au gilet jaune - j’ai nommé Philippe Charlopin himself - suffira à délier les langues. Au programme ce matin, une dégustation à l’aveugle (bouteilles cachées) de 14 rouges et 6 blancs. Leur point commun ? Ce sont tous des Bourgogne Côte d’Or.
SCOOP du JOUR ! Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le Bourgogne Côte d’Or ne doit pas son nom au département. D’après nos amis du BIVB (Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne), c’est en référence à l’orientation de la Côte viticole que les vignerons ont baptisé l’appellation Bourgogne. La Côte d’Or est ici le diminutif de Côte d’Orient, c’est-à-dire « orientée à l’est ». Du coup, vous ne verrez pas de traits d’union sur les étiquettes ! (Vous allez pouvoir frimer à Noël avec cette anecdote de compet’).
De goûter tous les blancs et tous les rouges sélectionnés ce jour-là et de leur attribuer une note sur 10.
Ils ont goûté tous les blancs et tous les rouges sélectionnés ce jour-là et ils leur ont attribué une note sur 10. Ils sont disciplinés nos invités !
De trouver l’intrus.
Ils ont écarté un vin avec suspicion de goût de bouchon et Mister Charlopin avec son palais ultra affûté a détecté notre Bourgogne Epineuil planqué dans la sélection. Il est fort ce Filou (mais bon, il ne participait pas officiellement à la dégust’, car il y avait un de ses vins cachés sous nos chaussettes)
Les 6 blancs présentent plus de nuances que les 14 rouges. Dans les deux couleurs, les notes moyennes oscillent entre 4 (1 seul vin en dessous de la moyenne à chaque fois) et 6,9 (pas mal de vins au coude à coude entre 5 et 6,5). Il n’y a donc pas de grosses déceptions, ni de grosses surprises ! On peut donc dire que le Bourgogne Côte d’Or est une valeur sûre.
Belle longueur, belle minéralité, belle finesse. Bref, c’est un beau vin !
Du caractère, de la générosité et de l’énergie : pas de doute on a bien affaire à un Charlopin
Chez Germain, c’est l’équilibre qui prime : délicat et avec juste ce qu’il faut de fraîcheur et de tension pour lui faire tenir la distance encore quelques années.
Du fruit, du fruit et encore du fruit (notamment petits fruits noirs et griottes), c’est ce qui ressort des fiches de dégustation.
Les avis sont plus nuancés, si pour la majorité de nos invités, c’est l’équilibre et la finesse qui font légèrement sortir ce vin du lot, pour d’autres, il manque encore un poil de maturité.
Le domaine Marechal est sans doute le vin qui a le plus fait débat. Gourmand, équilibré avec un beau potentiel de garde pour certains, il est carrément jugé à côté de la plaque pour d’autres.