64
Magazine Dijon

automne 2015

 N°64
 
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03

Le rouge aux lèvres La tournée des grandes duchesses


Le rouge aux lèvres

Quand je suis entré dans le bistrot, cela ne m’a pas sauté aux yeux tout de suite. L’ambiance, la musique, les conversations, les sous-bocks bien empilés, des marques sur le bord des verres... J’ai aussi remarqué cette odeur, ce mélange de parfum, de laque, de maroquinerie, ce n’est qu’après que j’ai compris…. Autour de moi, les Dijonnaises étaient de sortie. Pourquoi ici et pas ailleurs ? Ne me le demandez pas ! Ou alors, si vous insistez, je veux bien vous l’expliquer...

L’Industrie

Parce que la Dijonnaise est plurielle. Parce que le marché, c’est quand même la meilleure excuse pour aller boire l’apéro avec ses copines, alors que son mec peine à faire la différence entre rutabagas et topinambours. Parce que les serveuses la servent avec un air de connivence. Parce que c’est le lieu des gens de bon goût. Parce qu’on y mange. Parce que la déco n’est pas si simple qu’il y paraît, comme elle. Parce qu’elle y croise du monde. Avec son homme ou avec ses copine, c’est pareil, c’est elle l’habituée.

Le Fût et à mesure.

Parce que la Dijonnaise est indépendante. Au Fût, elle prend son verre, elle dépose sa carte devant l’une des pompes installées sur chacune des tables et elle joue les barmaids. Parce qu’ici, fini le dictat du serveur. Parce qu’elle se sert elle-même, au gré de ses envies. Parce que c’est dimanche. Parce que ça l’amuse. Parce que c’est à la fois convivial et décalé. Ce lieu, elle l’apprécie parce qu’elle aime la bière, parce qu’elle aime les cocktails. Parce que les jeudis, une femme viens mixer et que c’est un peu une revanche sur les hommes qui l’ont obligée, plus d’une fois, à faire demi-tour parce qu’ils étaient agglutinés devant un match. Parce que c’est dans l’air du temps. Parce que les petits concerts de temps en temps. Parce que les halles, c’est un peu le sens giratoire qui l’amènera vers sa future destination de soirée.

Le Messire bar.

Parce qu’elle a réussi l’amalgame de l’autorité est du charme… Parce que c’est une femme, une vraie. Parce que le patron, c’est aussi une moustache. Parce que les endroits à la mode elle s’en bat les c… enfin, elle s’en fiche comme de sa première robe à pois. Parce que la chaleur de cet endroit l’apaise. Parce que sa mère y est allée avant elle et qu’elle espère que sa fille ira aussi. Parce que dans cet endroit, ce sont les femmes qui font le lieu (avec les canapés léopard). Parce qu’ici, les préjugés, c’est comme le parfum des toilettes, ça disparait quand tu passes la porte. Parce qu’il n’y a que les gens qui n’y vont pas qui en parlent. Parce qu’elle a de l’imagination. Et parce que le daïquiri est l’ami qu’elle a en commun avec ses copines.

Le Deep Inside

Parce que la Dijonnaise prend du recul. Parce qu’elle aussi, elle a un grand frère. Parce qu’elle l’a subit, lui, et son chevelu de pote. Parce qu’entre lui et elle c’était la guerre. Parce que dans les années 80, il avait le droit de porter des pantalons en cuir, comme Iron Maiden. Parce que, sa première paire de Doc Martens l’a transformée. Parce que cette musique de sauvage faisait hurler ses vieux. Parce que aujourd’hui, ce passé a forgé sa personnalité plus qu’elle ne le pense. Slayer, les Cramps, Gun Club, Johnny Cash, Elvis Presley, Gene Vincent, elle s’en fait des sonneries du portable qu’elle laisse allumé pendant les réunions rien que pour voir les réactions. Stray Cats et Atomic Cats sont autant de matous pour minettes en léopard. Parce que Betty Page assume parler remboursement Caf devant un Jagermeister. Parce que le Rockabilly n’est pas le rock à maman.

Les Molidors.

Parce que la Dijonnaise est parfois nostalgique. Parce que ce quartier, c’est quand même une partie de sa vie. Parce qu’il y a quinze ans, elle venait déjà là, mais pas pour les même raisons. Parce que le nom et l’architecture de ce lieu l’ont toujours fait rêver. Parce qu’elle y mange. Parce que la petite terrasse, c’est quand même sympa. Parce que c’est le lieu informel des gens de la fac. Parce qu’aujourd’hui, c’est elle qu’on appelle « Madame » quand on la croise dans les couloirs. Parce que la vie est drôle, belle… comme une Dijonnaise.

■ Damien Gevrey


 
 

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