Mars 2009
N°38Après l’inauguration du nouveau multiplexe et sa technologie high-tech, après la pose de la première pierre sur laquelle sera érigée la future école de cinéma, Beaune se joue de Dijon en accueillant ce 1er avril le Festival International du Film Policier.
Rencontre avec Alain Suguenot, Député-Maire de Beaune
Propos recueillis par Myriam Henry
Les rencontres Cinématographiques quittent Beaune pour Dijon et vous décrochez le Festival du Film Policier. Une revanche pour vous ?
Non, pas du tout. Les Rencontres cinématographiques se déroulaient depuis 15 ans à Beaune. Il y avait un certain essoufflement et surtout c’était un évènement plus « technique »
qu’artistique, qui n’intéressait que quelques centaines de personnes. Pas un grand rendez-vous populaire comme je le voulais.
Donc aucun regret ?
Absolument pas. Ces rencontres ne sont pas
« parties », c’est plutôt moi qui ne les ai pas retenues ! Et je me réjouis qu’elles aient pu rester en Bourgogne, en l’occurrence à Dijon.
Le festival du Film Policier qui se déroulait auparavant à Cognac draine des milliers de festivaliers et va générer une logistique importante pour Beaune. Ça ne vous fait pas peur ?
Non, nous accueillons déjà des animations de taille, comme le Festival de musique baroque ou Cours Eau Jardins. Nous sommes rodés à ce type d’événements. Et si Lionel Chouchan (NDLR Président du Festival du Film Policier) a adopté Beaune c’est aussi parce que la ville est de petite taille et qu’elle peut être « bouclée »
très facilement.
J’imagine que ce seul critère n’a pas été déterminant pour son choix. Comment avez-vous réussi à faire déplacer un festival qui se déroulait depuis 25 ans à Cognac, en Bourgogne ?
Sans trahir un secret, j’imagine que pour lui il y avait un certain essoufflement, il fallait renouveler ce grand rendez-vous autour du film policier. Beaune a un véritable passé cinématographique avec Marey, un patrimoine qui a servi à des tournages de films et Claude Lelouch
avec qui j’ai tissé une réelle amitié, a aussi
« pesé dans la balance ». C’est lui, en quelque sorte le « marieur » !
Et lui qui a fait pencher la balance aussi.
Oui. On peut dire ça. Il nous connaissait tous les deux. Et il savait qu’avec mon adjointe à la Culture, nous avions en projet de créer un rendez-vous culturel autour du livre policier. Du livre au film il n’y avait qu’un pas que nous avons franchi.
Y aura-t-il de grosses surprises dans ce festival par rapport aux autres éditions ?
Oui. Je ne veux pas d’un Cognac bis. Il y aura différentes compétitions (longs-métrages,
« sang-neuf », courts-métrages), des hommages (personnalité du cinéma, littéraire et à une ville), un grand prix du roman noir ainsi que l’élection de la femme fatale de l’année.