Décembre 2010 - Janvier février mars 2011
N°45Jean Maisonnave
Bonjour Madame, je voudrais des niniches et des roudoudous. Bonjour Monsieur, voulez-vous goûter mon broyé du Poitou ? Sûr ! J’ai un apéro, vous vendez de la lucques et de la taggiasche ? Bien sûr Monsieur ; vous avez essayé les ormeaux ; la ventrèche ou la tapenade ? Et vous avez du poj’vlech ? Je n’en ai pas encore, je viens d’ouvrir mais je vous propose l’axoa d’Oteiza, peut-être avec des légumes oubliés de Lafon ; dacocac, combien je vous dois, Madame, ah c’est plus cher qu’au supermarché. Oui Monsieur mais ce n’est pas le même produit ni le même service. Sûr, gardez-moi 200 g. de pata negra pour Noël, du bellota. Entendu Monsieur, je vous offre un petit Saligon pour la route ?
Cette conversation-là, vous n’auriez pu l’entendre à Dijon il y a deux mois : on n’y comptait qu’une épicerie fine. Et si vous ne comprenez pas tout, allez demander à Hélène. Hélène voulait faire l’épicière depuis longtemps. C’est à cause de ses mamies, des vraies, pas des Nova, l’une cuisinière, l’autre agricultrice. Hélène en a reçu l’âme verte et le bec fin. Elle cherche ce qu’il y a de mieux pour les parents et les enfants puisque son épicerie est un rêve d’enfant. Elle a plein de merveilles bretonnes vu qu’elle est bretonne avec un tropisme basque et, ça va de soi, bourguignon. Elle a sélectionné les beaux classiques de partout plus des raretés, comme les sardines en bocal, les huiles d’olive de Castellas (au pied des Baux) ou le roquefort de Coulet au-dessus duquel il n’y a rien. Et tant d’autres belles choses qu’il me faudrait une page, voire deux, quand tout sera là pour les détailler. En attendant, Hélène vous expliquera, c’est son bonheur et sa passion.
Au tout début de la rue Jeannin, un endroit pas facile. Quoique… suivez le regard des passants : c’est la vitrine qui fait rêver tous les gourmands !
Jean Maisonnave