45
Magazine Dijon

Décembre 2010 - Janvier février mars 2011

 N°45
 
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Jean Maisonnave

Le caviste se rebiffe Philippe Léger - La Buvette du Marché de Dijon

Philippe Léger, dit «  Le Lugubre  », est un marrant. Avec ses histoires, pendant des années, il a assuré l’animation culturelle chez «  L’Aimée  », alors haut lieu de la contre-culture dijonnaise et du ballon de rouge. Auditoire : un tas d’étudiants en un peu tout dont quelques-uns sont devenus quelqu’un.


Puis, résumons, le Lugubre est parti sur les routes ; techno, roadie, comédien accidentel et éclairagiste pour des tas de gens bien de Vassiliu à Camille, de Motörhead à Grand Corps Malade. Rock and roll. Des centaines de villes «  et chaque fois, j’allais aux halles, c’est là que j’ai pris l’idée, Sète, Toulon, Lyon… dans presque tous les marchés, on peut boire un coup en mâchonnant une bricole, on se précipitait  ».
Le caviste Philippe Léger

Trente ans après, fin de la « (grosse) séquence rock and roll. Le héros en a plein les bottes et les oreilles et même par dessus ; trop d’excès, le métier a changé, et puis la famille, et tout ça. Il revient au pays et à son idée. «  Le vin, c’est une passion familiale, mon père, quand il embarquait, emportait trois choses : son teppaz, ses Simenon et douze bouteilles de grands bourgognes qu’on allait chercher en Solex dans toute la côte de Beaune  ». Alors il va voir quelqu’un et lui dit : «  je voudrais créer une buvette au marché de Dijon  ». « Bonne idée », lui répond le maire, « monte donc un dossier ». «  Quatre vingt sept pages que je me suis tapées tout seul avec une charte claire : pas de bar, éviter la concurrence, n’utiliser que les produits du marché  ». Et le vin ; des vins «  d’artistes  », d’un peu partout, des atypiques, «  des vins de soif mais de plaisir, bien que pas chers  ». est là, en dépit des précautions, que le fils du marin se retrouve dans une tempête que même papa n’aurait pas vue venir ; et d’un double procès en illégitimité et en favoritisme.
C’ Le premier ne tient pas dix minutes, cet homme connaît le sujet aussi bien que beaucoup d’autres et pour autant qu’on sache, on est dans un pays de libre entreprise ; quant au second, c’est moins simple, vu qu’il y a eu dans cette affaire des péripéties inopportunes et des erreurs de communication assez grossières du côté de la mairie. Philippe Léger jure qu’il n’y a eu aucun passe-droit. D’autres affirment avoir précédemment déposé de semblables dossiers qui n’eurent pas de suite. Si c’est le cas, c’est gênant. Mais ça reste à démontrer. Jusqu’à preuve du contraire, l’idée est excellente et son auteur à applaudir, point. Car au bout du compte, c’est le marché entier qui y gagnera en convivialité, et le chaland. Là est l’essentiel. Le reste ? Des histoires de corne-cul assez ordinaires. Après les houles médiatiques, il convient donc d’envisager fermement un épilogue… à la papa : que la tempête s’apaise, que le cap soit tenu, que les guerres picrocholines se règlent à coups de canons. A la Buvette, bien sûr.

Jean Maisonnave


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