automne 2018
N°76
Il se nomme Ulysse, tout comme le héros d’Homère. Mais là s’arrête la ressemblance. L’Ulysse du roman de Jean-François Bazin se nomme en vérité Vuillard, tout benoîtement, et il ne vient pas de Grèce, loin de là, puisqu’il est de Saint-Claude, dans le Jura. Saint-Claude qui fut, on le sait, la capitale mondiale – et autoproclamée - de la pipe en bruyère. Ce que l’on sait moins, c’est que cette ville fut aussi jadis un important centre pour les industries lapidaire et diamantaire, à la fin du XIXe.
C’est cette bivalence qui fournit de cadre au roman. Le père d’Ulysse, en effet, est maître-pipier, et il souhaite bien sûr que son fils épouse la même profession. Cela ne se fera pas, car le jeune homme a une autre ambition : celle de devenir un tailleur de diamants accompli, un « maître de la Lumière », comme on appelle ceux qui réussissent à dompter la matière brute, pour en faire une pierre précieuse destinée à orner les doigts des dames. Le récit nous raconte ainsi une quête, qui mènera Ulysse de la petite ville jurassienne aux splendeurs de Londres. Mais le jeune homme a épousé une femme belle et au fort caractère. Devra-t-il un jour choisir entre l’amour des diamants et son amour charnel ? Pour le savoir, il vous faudra lire le beau roman de Jean-François Bazin, lui aussi tout frémissant de passion.
Calmann-Lévy, 19,50 €.