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Hiver 2019/20

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Le Grand Tour, voyages d’artistes en Orient Musée des Beaux-Arts de Dijon


Le Grand Tour, voyages d'artistes en Orient

Vous avez jusqu’au 9 mars pour découvrir les collections orientalistes du musée des Beaux-Arts de Dijon, le temps d’une exposition consacrée au grand tour que tout jeune aristocrate se devait de faire autrefois. Un mot qui a donné naissance au terme « tourisme », qui ne fait plus rêver depuis qu’on y a ajouté « de masse ». En ce temps-là, le voyage était l’apanage des écrivains, des artistes et des amateurs d’art. Des militaires aussi, mais on en parlait autrement (expéditions, colonisation). Le voyage en Orient, c’était la Grèce, l’Égypte, l’Algérie, le Maroc, Israël… On peignait, dessinait, photographiait aussi (à partir de 1839). Derrière le pittoresque pointait déjà l’envie d’une recherche plus documentaire, pour certains. L’exposition nous invite à passer d’un orient urbain, dont l’architecture allait inspirer nombre de créateurs européens, aux étendues arides, au nomadisme, aux fêtes, aux événements militaires. Certains admirent le corps des animaux, d’autres fantasment sur celui des femmes du harem. La découverte de la photographie va permettre de passer de la quête à l’enquête, du rêve à une réalité qui fascine, et fait aussi un peu peur.
C’est grâce aux legs de collectionneurs que le musée s’est enrichi et c’est à eux que l’on songe en quittant cette exposition. Des hommes qui avaient leur portrait dans les salons au milieu de ces bronzes, ces armes, ces dessins évoquant un monde de mystère et de danger. Un monde disparu, dont il ne resterait rien, ou si peu, sans ces témoignages. En fin de parcours, les photos prêtées par la galerie Chantal Crousel, à Paris, nous font rentrer dans la réalité que l’on perçoit chaque jour sur l’écran de notre smartphone ou via cette fenêtre sur le monde actuel qu’on appelle télévision. À la sortie, un petit malin a posé des affichettes pour une vente de tapis d’Orient. Des visiteurs parlent du prochain séjour qu’ils feront à Marrakech en partant de l’aéroport de Dole. Que ne donnerait-on pas pour un tapis magique qui nous ferait remonter le temps ?
Jusqu’au 9 mars au Musée des Beaux-Arts de Dijon, entrée libre.


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