automne 2018
N°76Le conseiller municipal fait des propositions pour une meilleure prise en compte de l’écologie à Dijon.
Bien sûr ! Je plaide pour une écologie pragmatique, qui facilite la vie quotidienne des Dijonnais. Le contre-exemple, ce sont les bulles à verre : on oblige les gens à aller porter leurs déchets dans d’affreuses bennes et, résultat, ils sont nombreux à ne pas le faire. Le bon exemple, c’est le réseau de chauffage urbain qui permet de réduire les énergies fossiles tout en baissant la facture des abonnés. La prochaine étape serait de le transformer l’été en réseau de froid pour diffuser de la fraicheur dans la ville.
On ne peut pas rester indifférent ! Le réchauffement climatique est flagrant. Les grandes villes comme Dijon doivent l’anticiper car, dans quelques années, les canicules seront plus fréquentes et plus fortes. Regardons ce qu’il se passe ailleurs dans le monde. A Grenade, en Espagne, il y a des brumisateurs dans les rues pour rafraichir les passants. À Los Angeles, les trottoirs sont repeints en blanc pour lutter contre la chaleur. C’est aujourd’hui que Dijon doit réfléchir à ce type de mesures.
Nous devons concevoir un plan ambitieux d’adaptation de l’urbanisme. Cet été, il y avait une différence de plusieurs degrés entre la température du Parc de la Colombière et celle de la rue de la Liberté. Il faut sortir de la vision exclusivement minérale du centre-ville, y amener des arbres et de la fraicheur. De même, les nouveaux quartiers qui sortent de terre sont trop bétonnés. Il faut donner de la place à la nature, aménager des squares, qui seront autant d’ilots de respiration. Nous devons laisser une place au maraichage dans le bassin Dijonnais, ce qui permettra de développer la cuisine bio-locale.
François Rebsamen, pour lequel j’ai le plus grand respect, ne sent pas le changement de paradigme auquel on assiste. Le véhicule de demain sera propre, intelligent, connecté et partagé. On n’anticipe pas cette mutation à Dijon. Préparons notre ville à la généralisation des voitures électriques, à hydrogène. Continuons à encourager le vélo, les trottinettes électriques et les nouveaux moyens de transports doux.
PS. Depuis cette interview, on a appris que Dijon ne faisait pas partie des 15 grandes villes françaises ayant décidé de fermer leurs portes aux voitures les plus polluantes, pour suivre l’exemple de Bruxelles.