Hiver 2019/20
N°81
Cet œil méchant, ce chapeau noir, bon sang, mais c’est bien sûr. Philippe le Bon sur la couverture d’un polar chez 10-18, tu parles d’un cadeau de Noël. Dans ce mag, on s’est cru malin en vous racontant le meurtre de son père et son accession au pouvoir, il y a 600 ans, sans se douter que Jean d’Aillon, qui n’en est pas à son premier coup fourré, venait de mettre la dernière main à de nouvelles chroniques criminelles qui allaient jeter un regard neuf sur la guerre des Armagnacs et des Bourguignons. Ses enquêteurs, vous les connaissez peut-être. Holmes et Watson. Edward Holmes, clerc anglais, et Gower Watson, archer de son état, vont débarquer à Dijon pour éviter que Le Bon, Philippe de son prénom, ne soit assassiné pour de bon. Il y a bien sûr l’infâme Moriarty, derrière tout ça, mais c’est l’occasion de faire un bond dans le temps savoureux, et de comprendre enfin qui étaient ces hommes qui passaient leur temps à s’entretuer quand ils ne cherchaient pas à coucher avec la femme d’un roi fou ou à s’emparer du territoire du voisin. Il y a d’autres bouquins dans la série, c’est un peu compliqué à s’y reconnaître, au début, entre Anglais et Armagnacs, alliés des uns et ennemis des autres, mais c’est le voyage dans le temps qu’on attendait depuis si longtemps qu’on n’a qu’une envie : se prendre un vin chaud et retrouver Holmes rue Verrerie, à l’hôtellerie de la Croix de Fer.
PS Pour ceux à qui il faudrait faire un dessin pour comprendre le temps des ducs, une solution plaisante : s’offrir « Objectif Ducs », ouvrage sorti en décembre chez Z’EST Éditions, d’une érudition remarquable.