Une explication très simple pour ceux qui essayent de comprendre ce qui s’est passé ces derniers mois. Pour augmenter ses ventes, ce cafetier connu mais néanmoins discret a décidé de faire crédit à ses fidèles clients, tous bons buveurs, presque tous au chômage mais frimant d’autant plus pour ne pas l’avouer.
Vu qu’il vend à crédit, M. Saint-Romain (non, c’est pas son vrai nom, évidemment !)
voit augmenter sa fréquentation et, en plus, peut augmenter un peu les prix de base des vins servis au verre.
Le jeune et dynamique directeur de l’agence bancaire locale, qui vient elle-même d’inaugurer des locaux neufs tout à côté, pense que les « ardoises » du troquet constituent, après tout, des actifs recouvrables, et commence à faire crédit à M. Saint-Romain, ayant les dettes des ivrognes comme garantie.
Au siège de la banque, des traders avisés transforment ces actifs recouvrables en CDO, CMO, SICAV, SAMU, OVNI, SOS et autres sigles financiers que nul n’est capable de comprendre. Ces instruments financiers servent ensuite de levier au marché actionnaire et conduisent, au NYSE, à la City de Londres, aux Bourses de Francfort et de Paris, etc., à des opérations de dérivés dont les garanties sont totalement inconnues de tous (c.à.d., les ardoises des ivrognes de M. Gevrey).
Ces « dérivés » sont alors négociés pendant des années comme s’il s’agissait de titres très solides et sérieux sur les marchés financiers de 80 pays.
Jusqu’au jour où quelqu’un se rend compte que les alcoolos du bistrot n’ont pas un rond pour payer leurs dettes. Le bistrot fait faillite.
Et tout le monde l’a dans le baba...
