été 2015
N°63Texte et photos Nicolas Coupet
La photographie aérienne est une façon de s’évader, au propre comme au figuré. Déjà, une fois dans l’avion, la magie de voler opère, ce que l’on voit de là-haut ne ressemble en rien à ce que l’on est habitué à voir d’en bas. Les perspectives changent, les paysages pris à la verticale ont des textures amusantes, la combinaison du soleil et des nuages offre des rendus sublimes. C’est un sentiment de liberté incroyable que de pouvoir s’approcher au plus près de quelque chose qui intrigue et c’est une chance pour le photographe de pouvoir se déplacer librement pour ramener le cliché qui fascine.
J’ai commencé la photographie aérienne un peu par hasard, avec un ami pilote d’avion, autour de la vallée de l’Ouche. On a répété l’opération à des saisons différentes, avec chaque fois de nouvelles lumières et de nouvelles couleurs. C’est un aspect de la photo aérienne qui me fascine, tout change constamment, on ne sait jamais si la lumière va être assez bonne. Il faut savoir jouer avec les aléas de la météo et être patient. Et puis il faut s’adapter aux secousses qui vont rendre un cliché flou ou mal cadré. Il faut être rapide car au contraire d’un hélicoptère qui peut voler en stationnaire, en avion tout défile plus vite. La relation avec le pilote est très importante et la communication doit être précise si l’on veut obtenir la photo parfaite, c’est un travail d’équipe. Après quelques vols, j’ai aussi appris à jouer avec le soleil, je privilégie les vols le matin ou en fin d’après-midi quand la lumière est plus douce et les ombres plus longues.
J’ai redécouvert ma propre région, j’ai eu la chance de pouvoir profiter des quelques tombées de neige de cet hiver grâce à un timing impeccable. On ne peut pas voler s’il pleut, s’il neige, si le vent est trop fort ou s’il y’a trop de nuages.
Tous ces éléments font de la photo aérienne une pratique passionnante et j’espère pouvoir explorer encore bien des lieux méconnus, ici ou ailleurs, grâce à elle. ■
C’est le genre de rencontre impossible qu’on adore susciter. On ne présente plus ici William Frachot, un chef doublement étoilé qui s’évade dès qu’il a un après-midi de libre, loin du Chapeau Rouge, dans son avion stationné d’ordinaire aux portes de Dijon. Nicolas Coupet, le chien fou de l’Alchimia, rêve quant à lui, entre deux cafés (qu’il prépare avec amour) ou deux cocktails (qu’il compose), de repartir à l’aventure sur les routes du monde (voir BB n°62). On n’a même pas eu à forcer la main à William en lui demandant s’il voulait bien emmener un jour un photographe qui ne nous parlait depuis des mois que de photographies aériennes, et voilà le résultat... La Bourgogne-Franche-Comté vue du ciel, par un beau lundi de mai.