Printemps 2019
N°78Ming, Tintin, The Duke, Asterix et les autres :
Pour annoncer la réouverture d’un des plus grands musées des Beaux-Arts de France, entré dans la modernité et grand ouvert sur la ville désormais, voilà qu’ils nous font le coup de la galerie de tableaux, chez Bing Bang.
Meuh non, comme dirait la vache de Bury, vous n’y êtes pas ! On voulait fêter les 90 ans de Tintin. On avait même pensé vous offrir en avant-première une planche du futur album qui devrait sortir avant fin 2019, on est même allé au musée Hergé, à Louvain, dans la banlieue de Bruxelles, voir s’il n’y aurait pas une expo inédite pour fêter ça. Rien, juste un peu plus de dessins à colorier, de personnages en résine à acheter, de fringues avec Milou dans la boutique du musée… Du coup, on a pensé au musée imaginaire de Tintin, tel qu’Hergé l’avait lui-même initié.
À Bruxelles, sur la place du Jeu de Balle, où se tient toujours un marché aux puces incroyable, on a retrouvé de vieux albums de BD fatigués d’avoir été lus et relus. À commencer par celui où Tintin découvrait, chez un brocanteur, la fameuse maquette de la Licorne qui allait lui permettre de mener un jour la vie de château, à Moulinsart.
Au dos de la couverture, sur fond de papier peint bleuté, une galerie de tableaux dessinés nous a rappelé d’un coup tous les personnages que le héros a côtoyés au fil de ses aventures.
Il y avait même, sur la double page d’intro, un tableau cubiste pour rappeler qu’Hergé s’était intéressé à l’Alph’art, dans un ultime album inachevé.
Parions que les tableaux accrochés ici vous rappelleront le musée de votre enfance, avec des œuvres qui vous ont forcément ému, intrigué ou amusé un jour ou l’autre.
Aux Marolles, sur la place du Jeu-de-Balle, un autre brocanteur proposait une série de romans de Bob Morane, avec leurs couvertures édifiantes, contant la lutte du héros contre l’Ombre Jaune. Monsieur Ming ! Ma culture artistique étant fort limitée, je me suis demandé à qui il me faisait penser, avant de lire l’interview du plus grand peintre dijonnais vivant à qui le MBA allait offrir ses salles pour la grande expo de l’été.
Comme je rentrais en TGV, j’ai hésité à acheter un des premiers albums d’Astérix pour l’offrir à Michel Rouger, le directeur du Muséoparc d’Alésia, qui nous a écrit un texte sur sa nouvelle expo très « Bling Bling ». Le pauvre garçon n’ose plus se déguiser en gaulois pour faire la promo d’un musée qui ne chôme pas, afin de ne pas déplaire aux locaux.
David Liot, son collègue dijonnais, reste lui aussi prudent, on aurait pourtant bien aimé le photographier en vélo filant devant une toile de Ming.
L’art, j’adooooore, comme aurait dit une vieille copine, qui ne peut plus m’encadrer aujourd’hui. Vous aussi, j’espère, car on n’a pas fini d’en parler, cette année, il va s’en passer de belles, et de pas tristes, dans les mois à venir, en BFC, entre les hommages à Courbet, Jules Verne et un mystérieux peintre dont les dessins originaux sont pour l’heure bien à l’abri d’un coffre de banque. Sans parler bien sûr de l’anniversaire de la montée sur le trône des Ducs d’un homme bon, aimant la vie et le vin de Bourgogne, plus queutard que routard (on lui connaît une trentaine de bâtards), dont nous vous reparlons dans ces pages.
De quoi redonner de la couleur à nos villes, en dehors de certains samedis. Il était temps, vous l’avez remarqué : le gris l’emportait, sur les façades comme dans nos têtes.